La France devrait reconnaître « sa part d’inhumanité dans l’histoire », a déclaré sur X le journaliste français Jean-Michel Apathie, suspendu pour avoir tracé un parallèle entre les crimes coloniaux en Algérie et ceux des nazis en France.
Le journaliste français, qui avait fait l’objet d’une suspension provisoire à la suite d’une comparaison entre les crimes français perpétrés en Algérie et ceux des nazis en France, a annoncé sur le réseau social X son départ de la radio RTL.
« J’ai vécu comme une injustice maintenue l’absence de reconnaissance officielle par le colonisateur des traitements dégradants infligés à cette population. Les propos que je tiens sur ce sujet depuis des années sont liés à ce sentiment. Pour cette raison, et pour cette raison seulement, je ne peux pas accepter d’être puni pour les avoir répétés », a-t-il écrit.
Le journaliste a conclu en appelant la France à reconnaître « sa part d’inhumanité dans l’histoire ».
Ce nouveau volet de tensions franco-algériennes ravive la joute verbale entre Paris et Alger sur de multiples sujets. Le Conseil de la nation algérien a récemment annoncé avoir l’intention de suspendre ses relations avec le Sénat français, après une visite de Gérard Larcher au Sahara occidental.
Dans un tout nouvel épisode de tensions, l’Algérie a prévenu jeudi 6 mars l’ambassadeur de France qu’un projet de manœuvres militaires franco-marocaines serait considéré comme un « acte de provocation ».
Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères a annoncé jeudi soir avoir « reçu » l’ambassadeur de France à Alger pour lui faire part de la « gravité du projet » de manœuvres.
L’exercice est vu comme « un acte de provocation à l’égard de l’Algérie », a dit le ministère, et il ne manquera pas « de porter le climat des tensions entre les deux pays à un seuil supérieur de gravité », a-t-il insisté.
D’après Alger, ce projet de manœuvres militaires franco-marocaines est prévu en septembre 2025 à Errachidia, non loin de la frontière algérienne.
Les relations entre la France et l’Algérie n’ont cessé de se détériorer depuis que le président français Emmanuel Macron a affiché en juillet 2024 son soutien à un plan d’autonomie sous « souveraineté marocaine » pour le territoire disputé du Sahara occidental.
Le Sahara occidental, vaste territoire désertique aux eaux poissonneuses et riche en phosphates, est une ancienne colonie espagnole, contrôlée de facto à 80% par le Maroc, mais considérée comme un territoire non autonome par les Nations Unies.
Un conflit armé y oppose depuis 50 ans le Maroc aux indépendantistes du Polisario, épaulés par Alger.
Emmanuel Macron a tenté la semaine dernière de calmer le jeu avec l’Algérie sur les questions migratoires en prenant pour la première fois la parole ces dernières semaines, et appelé à « réengager un travail de fond » sur les accords d’immigration entre les deux pays.