Les tensions entre la Russie et la France montent après les récentes déclarations d’Emmanuel Macron sur la dissuasion nucléaire. Moscou considère ces propos comme une menace directe, tandis que Paris défend sa position en soulignant la nécessité de protéger l’Europe. Les échanges verbaux entre les deux pays révèlent un profond désaccord sur la gestion de la guerre en Ukraine.
Moscou estime qu’Emmanuel Macron, qui a notamment dénoncé l’« agressivité » de la Russie lors de son allocution mercredi soir, veut « que la guerre (en Ukraine) continue ».
Le chef de la diplomatie russe a estimé ce jeudi 6 mars que les propos du président français Emmanuel Macron, qui a évoqué la possibilité d’une protection de l’Europe par le parapluie nucléaire français, constituaient une « menace » pour la Russie.
« Bien sûr, c’est une menace contre la Russie. S’il nous voit comme une menace » et « dit qu’il est nécessaire d’utiliser l’arme nucléaire, de se préparer à utiliser l’arme nucléaire contre la Russie, bien sûr, c’est une menace », a déclaré Sergueï Lavrov.
Dans le même temps, il a qualifié d’« absurdes » les déclarations d’Emmanuel Macron qui a affirmé dans son allocution que la Russie représentait une menace pour l’Union européenne (UE), d’après l’agence de presse russe TASS.
Lors de cette adresse télévisée, Emmanuel Macron a aussi dénoncé l’« agressivité » de Moscou et annoncé son intention d’« ouvrir le débat stratégique » sur la protection de l’Europe par la dissuasion nucléaire française.
Le président Macron « fait tous les jours des déclarations tout à fait déconnectées de la réalité et qui contredisent ses déclarations précédentes. C’est un conteur », a déclaré de son côté la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. Elle a estimé qu’Emmanuel Macron « devra s’excuser auprès de sa propre population pour l’avoir induite en erreur ».
Dans le même temps, Sergueï Lavrov a rejeté toute possibilité d’un accord avec Moscou sur le déploiement de troupes européennes de maintien de la paix en Ukraine pour garantir un éventuel cessez-le-feu. « Nous ne voyons aucun compromis possible. Cette discussion est menée avec un objectif ouvertement hostile » envers la Russie, a-t-il dénoncé.