La dirigeante d’extrême droite française, Marine Le Pen, a qualifié l’échange tendu entre le président américain Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelenskyy de « gifle » pour l’Europe, avertissant que la sécurité de l’Europe est à la merci de Washington.
En visite au Salon de l’agriculture à Paris, ce samedi matin 1er mars, la présidente du Rassemblement national (RN) a déclaré que l’altercation Trump-Zelensky faisait part du manque d’autonomie stratégique de l’Europe.
Tout en décrivant l’échange Trump-Zelensky comme « tendu à juste titre » étant donné la situation « très difficile », elle s’est attachée à dédramatiser ce pic de tension inédit entre le président ukrainien et son homologue américain.
« Que deux dirigeants de nations défendent leurs intérêts nationaux, défendent la vision qu’ils considèrent la plus juste pour le monde, ne m’apparaît pas quelque chose d’extraordinaire », a déclaré la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale.
« Qu’il existe des frictions, des mots qui vont plus haut que ce que l’on voudrait, ce sont des choses qui arrivent en politique, mais souvent en coulisses. Hier à la stupéfaction générale, ils sont arrivés en public », a-t-elle ajouté, tout en reconnaissant que la publicité de ces échanges a « pu entraîner une émotion légitime ».
En outre, Marine Le Pen a regretté l’existence « d’une voix forte et indépendante qui devrait être celle de la France ». « La France a été effacée des pourparlers. Elle a été, comme diraient les jeunes, ghostée de ces négociations, alors que notre pays aurait pu intervenir positivement », a-t-elle déploré.
Marine Le Pen a donc répété son soutien à Washington, jugeant que « ceux qui disent que les États-Unis ne sont pas des alliés » n’étaient « pas raisonnables ». « Évidemment que les États-Unis sont un allié de la France », a-t-elle prétendu, réaffirmant sa volonté de voir la France demeurer dans l’OTAN.
La chef de file du RN a estimé que le rôle des Européens était « d’œuvrer pour la paix », en précisant qu’il n’existe pas, selon elle, une voix européenne commune. « La paix nécessite de passer au-dessus de souffrances terribles», a-t-elle affirmé.
Elle s’opposera à toutes les postures bellicistes, prônant une poursuite du conflit : « Si la Commission européenne veut être à la pointe pour continuer la guerre, alors que ce sera un nouveau sujet de désaccord entre nous... Ce ne sera pas le premier ».
Ailleurs dans ses remarques, Marine Le Pen a affirmé que la dissuasion nucléaire de la France devait rester une dissuasion « française » et « qu’on ne doit pas la partager, on doit encore moins la déléguer ». Ses remarques interviennent après qu’Emmanuel Macron s’est dit prêt, hier, à « ouvrir la discussion » sur une dissuasion nucléaire européenne.
Lors de leur rencontre vendredi à la Maison-Blanche, Trump et le vice-président américain JD Vance ont fustigé Zelensky, accusant le président ukrainien de ne pas avoir suffisamment apprécié le soutien américain. L’échange s’est terminé par l’annulation par Trump d’une conférence de presse prévue et l’arrêt de la signature d’un accord sur les minerais.
À la suite de l’échange tendu entre les présidents américain et ukrainien, les dirigeants européens ont rapidement resserré les rangs derrière Zelensky, des personnalités comme le président français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen réaffirmant leur soutien à Kiev et mettant en garde contre l’alignement de Trump sur le président russe Vladimir Poutine.