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Donald Trump n’est plus un allié de l’UE (Ancien président français)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L’ancien président français, François Hollande, dans son bureau de la rue de Rivoli. ©Challenges/Archives

L’ancien président français, François Hollande, analyse les premières semaines de mandat de Donald Trump. Selon l’ancien chef de l’État français, l’ambition du président américain est d’ouvrir une nouvelle page dans la géopolitique actuelle, où seules comptent trois puissances : les États-Unis, la Russie et la Chine, délaissant l’Europe.

Lors d’une interview accordée au journal français Le Monde, vendredi 28 février, François Hollande a estimé que la nouvelle administration Trump « n’est plus une alliée », car elle « pactise avec nos adversaires », et notamment la Russie.

« Certes, il y a toujours eu des divergences entre les États-Unis et l’Europe. Mais ce à quoi nous assistons aujourd’hui n’est plus de même nature », a-t-il ajouté. L’administration Trump a entamé ces dernières semaines un virage à 180 degrés concernant la Russie, se rapprochant dangereusement d’elle pour obtenir à tout prix une paix en Ukraine.

« Le second mandat de Donald Trump aura peu à voir avec le premier. C’est toujours le même Donald Trump, mais ce n’est plus la même présidence. Il a ouvert une rupture profonde avec l’Europe », a poursuivi l’ancien président français, citant le vote conjoint des États-Unis et de la Russie au Conseil de sécurité des Nations Unies et le soutien des premiers, « sur notre continent, des mouvements extrémistes ».

« Si le peuple américain reste notre ami, l’administration Trump, elle, n’est plus notre alliée », insiste-t-il, ajoutant : « Quand je vois la brutalité avec laquelle il nous attaque sur les questions économiques et commerciales [...], aucun doute n’est permis : sa vraie cible, c’est nous et pas la Chine, comme il le prétend ».

François Hollande « ne reproche pas » à Emmanuel Macron d’être allé à Washington pour dialoguer avec Donald Trump mardi, « même s’il aurait sans doute été préférable de venir en même temps et à plusieurs [avec d’autres dirigeants européens] à Washington, et pas en ordre dispersé ».

Cependant, l’ancien président français estime que « la séduction et l’argumentation ne servent à rien » avec Donald Trump. « Il ne respecte que ses propres intérêts ».

Concernant le président russe, Vladimir Poutine, qu’il dit avoir « beaucoup pratiqué » durant son mandat, de 2012 à 2017, François Hollande indique qu’il avait « compris dès notre première rencontre qu’il ne respecterait que le rapport de force ». « Il avance tant qu’il n’est pas arrêté, et il prend tout ce que nous lui laissons », a-t-il ajouté.

Est-ce à dire que le prochain objectif du dirigeant russe sera un pays européen ? « Si, aujourd’hui, un accord de cessez-le-feu se fait, dans les pires conditions, [...] Poutine attendra le moment approprié pour aller plus loin : en Ukraine, très certainement, voire au-delà, s’il en a les capacités », prédit M. Hollande.

Pour faire face à cette nouvelle donne géopolitique, l’Europe doit concevoir différemment sa politique de défense, mais « certainement pas à 27 », souligne encore François Hollande, expliquant que certains pays de l’UE, « dirigés par des gouvernements d’extrême droite », sont « à la fois liés à Poutine et alignés sur Trump », quand d’autres sont tellement « inquiets d’une rupture d’alliance avec les États-Unis qu’ils feront tout pour donner des gages à l’administration américaine et rester sous sa protection ».

Quoi qu’il en soit, si la Russie attaque un pays membre de l’OTAN, « ce sera le devoir » de la France de réagir, selon François Hollande, en vertu notamment de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV