Alors qu’un cessez-le-feu est entré en vigueur à Gaza en janvier après plus de 15 mois de guerre israélienne, plus de 160 professionnels de santé de Gaza, dont plus de 20 médecins, sont toujours détenus par Israël. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exprimé de graves inquiétudes quant à leur sécurité et leur bien-être.
L’ONG médicale palestinienne Healthcare Workers Watch a rapporté que 162 membres du personnel médical de Gaza sont toujours détenus dans les prisons israéliennes, parmi lesquels se trouvent certains des médecins les plus expérimentés du territoire palestinien, tandis que 24 autres sont toujours portés disparus après avoir été enlevés dans des hôpitaux pendant la guerre.
L'OMS a confirmé que 297 professionnels de santé de Gaza ont été arrêtés depuis le déclenchement de la guerre, précisant qu’elle ne dispose pas de données actualisées sur le nombre de personnes toujours en détention. En revanche, les dernières données de Healthcare Workers Watch fait état d’un nombre élevé, affirmant que 339 professionnels de la santé de Gaza ont été arrêtés par l'armée israélienne.
L’OMS a exprimé sa profonde inquiétude quant au traitement réservé au personnel médical palestinien à la suite d’informations selon lesquelles les Palestiniens incarcérés dans les prisons israéliennes ont été victimes de violences et de mauvais traitements systémiques.
Le journal britannique The Guardian, en collaboration avec l'ARIJ, reporters arabes pour le journalisme d'investigation, a recueilli le témoignage de sept médecins expérimentés qui ont décrit comment ils ont été enlevés de force dans des hôpitaux, des ambulances et des points de contrôle à Gaza, et puis transférés dans des prisons israéliennes et soumis à des mois d'abus, notamment des coups, de la famine et des traitements inhumains, avant d'être finalement libérés sans inculpation.
Le Dr Mohammed Abu Selmia, directeur de l’hôpital al-Shifa, qui a été détenu dans les territoires occupés par Israël pendant sept mois, a déclaré au Guardian : « Franchement, peu importe combien je parle de ce que j’ai vécu en détention, ce n’est qu’une fraction de ce qui s’est réellement passé. »
« Je parle de coups de matraque, de coups de crosse de fusil et d’attaques de chiens. Il n’y avait presque pas de nourriture, pas d’hygiène personnelle, pas de savon dans les cellules, pas d’eau, pas de toilettes, pas de papier toilette […] J’ai vu des gens mourir là-bas […] J’ai été battu si violemment que je ne pouvais plus utiliser mes jambes ni marcher. Il ne se passe pas un jour sans torture. »
L'OMS met en garde contre la détérioration de la situation des détenus
Le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a condamné la détention continue du personnel médical, mettant en garde contre la détérioration de leurs conditions de vie.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a également appelé à la libération immédiate des professionnels de la santé détenus arbitrairement par Israël et exigé la fin de ce qu’il décrit comme des « disparitions forcées, des actes de torture et d’autres mauvais traitements ».
