Abdel Fattah al-Burhan a exclu toute négociation avec les Forces de soutien rapide (FSR), intensifiant son opération pour éradiquer ce groupe paramilitaire. Alors que le bilan humain s’alourdit, les appels internationaux à un cessez-le-feu restent sans réponse.
« Nous continuons sur la voie de la victoire jusqu’à ce que chaque centimètre du pays soit purgé des Forces de soutien rapide », a déclaré, le 13 février, le chef du Conseil souverain du Soudan, Abdel Fattah al-Burhan, réaffirmant son refus catégorique de toute discussion avec les FSR, en guerre contre l’armée soudanaise depuis avril 2023.
« Il n’y aura pas de négociation ni de compromis avec ceux qui ont pris les armes contre l’État et le peuple », a-t-il précisé lors d’une visite dans la zone militaire d’Omdurman, à l’ouest de Khartoum.
Il y a quelques jours, les forces de l’armée soudanaise ont fermement rejeté la proposition des Émirats arabes unis d’instaurer un cessez-le-feu durant le mois du Ramadan.
L’armée soudanaise, qui a récemment repris du terrain face aux FSR, intensifie son opération militaire, notamment dans la région de Soba, au sud de la capitale, pour tenter de sécuriser le pont stratégique reliant l’est du Nil à Khartoum.
Par ailleurs, les forces de soutien rapide ont attaqué le camp de réfugiés de Zamzam, ravagé par la famine, selon les habitants et les médecins. Ce camp est situé près de la ville d’Al-Fashir dans l’état du Darfour du Nord.
Ces attaques tombent alors que les paramilitaires tentent de resserrer leur emprise sur leur bastion du Darfour tout en perdant du terrain face à l’armée dans la capitale, Khartoum.
Dans ce droit fil, l’association médicale humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a confirmé la mort de sept personnes lors des violences, tandis que les habitants affirment que des dizaines de personnes pourraient avoir été tuées.
Les médecins ne peuvent pas pratiquer d’opérations chirurgicales à l’intérieur de Zamzam et il est devenu impossible de se rendre à l’hôpital saoudien d’al-Fashir, fréquemment pris pour cible par les FRS, selon MSF.
Depuis des mois, les FSR prennent pour cible Zamzam, obligeant les habitants à creuser le sol pour s'abriter, selon des résidents locaux.
Ils terrorisent, volent et tuent partout où ils passent [...]. Les gens se cachent dans ces fosses pendant les tirs et les raids, parce qu'il n'y a nulle part où fuir », a déclaré un habitant à l'agence de presse Reuters.
Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées, beaucoup cherchant refuge à Zamzam et portant la population du camp à un million de personnes, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Le gouvernement soudanais a déclaré que l’armée, les Forces conjointes et d’autres forces volontaires ont réussi à repousser les FSR de Zamzam.
Dans l’ensemble du Darfour, les FSR ont limité l’acheminement des aides humanitaires, qui est désormais touché par le gel de l’USAID, a déploré l’ONU.
Alors que les combats s’étendent désormais à 13 des 18 États du Soudan, le bilan humain ne cesse de s’alourdir. Selon l’ONU et les autorités locales, plus de 20 000 personnes ont perdu la vie et 14 millions d’habitants sont déplacés. Des recherches menées par des universités américaines avancent un chiffre bien plus alarmant de 130 000 morts.