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France: les examens de français jugés trop difficiles pour les immigrés

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
De nouveaux tests de compétence linguistique pour les immigrés ont suscité de nombreuses critiques en France. (Photo d’Archives)

De nouveaux tests de compétence linguistique imposés par la France aux résidents étrangers et aux candidats à la citoyenneté ont suscité de nombreuses critiques, beaucoup affirmant qu’ils sont intentionnellement mis en place pour garantir l’échec, même pour les locuteurs natifs du français.

Un rapport d’enquête réalisé par les médias français a révélé que le niveau de difficulté du test est si extrême que même les citoyens français bien éduqués ont du mal à le réussir.

Pour le prouver, dix volontaires français, dont une étudiante dotée d’un bac +5 en littérature, ont été soumis au même test que celui exigé pour les candidats à la nationalité.

Les résultats du test, réalisé par FranceInfo, sont choquants : sur les dix, cinq n’ont pas eu la moyenne à l’écrit, mais compensent à l’oral, deux ont raté l’examen pour obtenir leur propre nationalité.

« C’est un niveau qui est beaucoup trop élevé pour la plupart des étrangers qui veulent demander la nationalisation ou un titre de long séjour en France », s’est indigné auprès de France 2, Félix Guyon Délégué Général de l’école THOT pour les réfugiés et demandeurs d’asile.

Les associations qui préparent aux épreuves estiment « maigres » les chances pour les étrangers dont la langue française n’est pas la langue maternelle d’obtenir la nationalité française. Et ce, quand bien même ils vivent en France depuis plusieurs années et se sont intégrés dans la société française.

Jusqu’à présent, les étrangers souhaitant résider en France devaient simplement signer un « contrat d’intégration » et s’engager à apprendre le français et cela, sans qu’aucun examen ne soit exigé. Cette règle devrait changer dès juillet 2025 avec la mise en œuvre de la nouvelle loi sur les titres de séjour, initialement prévue début 2026. Désormais, en vertu de la nouvelle loi, les candidats doivent prouver un niveau de langue équivalent à celui d’un élève français de 11 à 15 ans.

Les personnes qui demandent un permis de séjour de longue durée ou la citoyenneté seront soumises à des exigences linguistiques encore plus strictes.

Pour obtenir un titre de séjour de 2 à 4 ans, il faudra valider un niveau collège (A2), pour une carte résident de 10 ans, un niveau lycée (B1) et pour la nationalité française, un niveau universitaire (B2).

Selon l’étude d’impact de cette loi, avec cette exigence de niveau de langue, « 15 000 à 20 000 signataires [d’un contrat d’intégration] se verraient refuser une carte de séjour pluriannuelle si l’on exigeait le niveau A2 ».

Ces tests excessivement difficiles, qui coûtent environ 100 euros aux candidats, s’inscrivent dans le cadre d’une loi anti-immigration adoptée l’année dernière. Cette loi prévoit également des contrôles plus stricts aux frontières et des politiques plus agressives d’expulsion des migrants.

Un rapport présenté à la chambre haute du Parlement français, le Sénat, estime que plus de 330 000 personnes seraient soumises à la nouvelle réglementation au cours de la seule première année.

Il est choquant de constater qu’environ 60 000 d’entre elles devraient échouer aux tests de langue, ce qui entraînera la révocation de leur droit de rester dans le pays.

La loi, présentée comme une mesure visant à « contrôler l’immigration et à améliorer l’intégration », a été orchestrée par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et imposée en janvier 2024.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV