TV
Infos   /   A La Une   /   Afrique   /   France   /   L’INFO EN CONTINU

Politique africaine de la France : un rapport du Sénat pointe l’échec de la méthode Macron

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats français qui terminent une mission de quatre mois au Sahel quittent leur base de Gao, au Mali. (AP)

Un rapport du Sénat français pointe l’échec de la méthode Macron sur le continent africain. 

Dans ce document que La Croix s’est procuré, trois sénateurs dressent un bilan sans fard de la tentative de rénovation menée sous la houlette d’Emmanuel Macron depuis son élection en 2017. Il fournit quelques pistes concrètes pour tenter d’enrayer le déclin vertigineux de la présence française sur le continent africain.

Ronan Le Gleut membre des Républicains (LR), Marie-Arlette Carlotti du Parti Socialiste (PS) et François Bonneau de l’Union Centriste, attribuent notamment cet échec à la méthode adoptée par le président de la République depuis maintenant 7 ans, marquées par le déclin de la présence française sur le continent africain.

Le rapport évoque ainsi les récents départs des troupes françaises du Sénégal et du Tchad d’où Paris a été subitement congédié après plusieurs décennies de présence sur place. Un retrait qui s’est ajouté à celui des effectifs militaires français au Sahel, après huit années d’opération Barkhane.
Conscient que Paris avait prévu de réduire son «empreinte militaire» sur le continent, les sénateurs estiment néanmoins que «finalement, rien ne s’est passé comme prévu».

La stratégie du président Macron de se tourner vers des pays non francophones comme le Nigeria, le Kenya, le Ghana, l’Éthiopie ou encore l’Afrique du Sud est vivement critiquée et décrite comme étant une illusion de «nouvel Eldorado».

Les élus de la chambre haute du Parlement rappellent par ailleurs que «plus de 100 000 Français sont inscrits dans les consulats et de nombreuses entreprises françaises sont implantées» dans des pays d’Afrique francophone.

Les trois sénateurs suggèrent par ailleurs d’en finir avec le «double standard» qui a pu consister à condamner les coups d’État au Mali, au Burkina Faso et au Niger tout en saluant la succession dynastique au Tchad, où Mahamat Idriss Déby a pris la place de son père décédé en 2021.

Ils appellent également à assouplir «la politique des visas, qui reste un irritant majeur» estimant que celle-ci susciterait «un profond mécontentement auprès des entrepreneurs, des étudiants, des artistes ou des hommes politiques africains».

À la fin du rapport, les sénateurs évoquent la question du «néocolonialisme» en Afrique, considéré comme un obstacle important dans la perspective d’une relance de la politique africaine de la France.

Ils évoquent notamment la confrontation entre les «valeurs» occidentales et celles ayant cours en Afrique, citant notamment «le patriarcat», les «valeurs viriles» ou encore l’«autoritarisme».
 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV