Samedi 25 janvier, le Rassemblement national a rejeté la nouvelle circulaire du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur l’immigration, appelant à refuser le principe même des régularisations de sans-papiers.
Lors d’une interview accordée à France Info, le député et porte-parole du RN, Laurent Jacobelli, a dénoncé cette mesure insuffisante, qualifiant Retailleau de « faux dur » mais de « vrai mou » sur la question migratoire.
Pour Jacobelli, ce texte ne fait que « repousser de deux ans la régularisation des sans-papiers, en passant de 5 à 7 ans de résidence », sans toucher au cœur du problème.
« Ce qu’il faut, c’est dire clairement à tous ceux qui veulent arriver en France : si vous arrivez en France illégalement, vous ne serez jamais régularisé », a-t-il ajouté, réclamant un arrêt total des régularisations.
Annoncée vendredi 24 janvier, la circulaire de Retailleau vise à durcir les conditions d’attribution des titres de séjour, en remplaçant la circulaire Manuel Valls [l’ancien ministre de l’Intérieur] de 2012.
Parmi les mesures phares, une exigence de 7 ans de résidence en France, contre 5 précédemment, pour espérer une régularisation exceptionnelle. En outre, les travailleurs sans-papiers devront désormais justifier de 12 mois d’activité sur les 24 derniers mois, contre 8 précédemment.
Le texte renforce aussi la maîtrise de la langue française comme critère d’accès à un titre de séjour, bien que sans préciser le niveau requis. Enfin, les préfets sont appelés à porter une attention particulière aux cas de régularisation pour des étrangers frappés d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), une mesure déjà inscrite dans la loi immigration de décembre 2023.
Face à ces annonces, Retailleau a défendu une politique visant à faire de la régularisation une « exception », et non un droit automatique. Cependant, pour Laurent Jacobelli, ce durcissement n’est qu’un « maquillage ». « Depuis des années, les Républicains et leurs alliés accompagnent l’immigration au lieu de la combattre », a-t-il indiqué.
En arrière-plan, ce débat relance la question d’une éventuelle réforme plus profonde de la politique migratoire en France, voire d’un référendum sur l’immigration, un sujet souvent mentionné par l’entourage du président Emmanuel Macron, ainsi que par le Rassemblement national.