Le Premier ministre français, François Bayrou, a appelé la France et l’Union européenne au « ressaisissement » pour éviter d’être « écrasées » par la politique du président américain Donald Trump, dont la cérémonie d’investiture aura lieu ce lundi 20 janvier à midi, heure de Washington (17h00 GMT).
« Les États-Unis ont décidé d’une politique incroyablement dominatrice par le dollar, par la politique industrielle, par la captation de toute la recherche et la captation des investissements », a déclaré le locataire de Matignon.
« Si nous ne faisons rien, nous allons être dominés, écrasés, marginalisés. Cette décision qui ne tient qu’à nous, Français et Européens, parce que c’est impossible sans Europe, est le ressaisissement », a-t-il ajouté.
« L’investiture de Donald Trump nous met devant notre responsabilité », a poursuivi le Premier ministre français, en évoquant aussi « la puissance de la Chine » qui a franchi en décembre le cap de 1 000 milliards d’excédent commercial.
Ces déclarations tombent alors que les dirigeants européens semblent être divisés sur la façon d’imaginer la politique transatlantique de l’Europe.
À titre d’exemple, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a qualifié ce lundi Washington d’« allié le plus proche » de Berlin, mettant l’accent sur le rôle des États-Unis dans le développement de la démocratie en Allemagne de l’Ouest.
Avant l’investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis, le chancelier allemand a souligné l’importance des relations transatlantiques et de l’autonomie européenne.
En effet, la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle de novembre 2024 n’était pas inattendue pour l’Union européenne, mais le retour du président républicain à la Maison-Blanche pourra déstabiliser l’économie, la sécurité et la politique du bloc européen.
Lors de son premier mandat, Donald Trump a qualifié l’Union européenne d’« ennemi », a imposé des droits de douane sur les importations des produits clés tels que l’acier et l’aluminium et a menacé à plusieurs reprises le bloc d’une guerre commerciale. Il a également remis en question les principaux accords environnementaux et multilatéraux, comme l’Accord de Paris.
Tout au long de sa campagne électorale, M. Trump a martelé son souhait de renforcer massivement le virage protectionniste entamé lors de son premier mandat. Sa réélection fait désormais resurgir le spectre d’une guerre commerciale d’ampleur inédite.