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Réforme des retraites en France: Bayrou fait un pas pour éviter une censure des socialistes

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Premier ministre français, François Bayrou, à la tribune de l’Assemblée nationale, le 14 janvier 2025. ©AFP

François Bayrou a annoncé mardi devant le Parlement un « conclave » de trois mois pour réviser la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, « sans aucun totem et sans aucun tabou » sur le départ ultracontesté à 64 ans.

« L’injonction que le pays nous assigne », c’est de « retrouver la stabilité », a d’emblée déclaré le Premier ministre français cité par l’AFP, dans sa déclaration de politique générale prononcée devant l’Assemblée nationale, qui avait censuré son prédécesseur Michel Barnier au bout de seulement trois mois.

Confronté à la mission quasi impossible de survivre, et de faire adopter un budget pour l’année en cours, il s’est montré prudemment optimiste : « Quand tout paraît aller mal, on est contraint au courage ».

« Nous n’avons pas le droit, au nom de nos passions politiques, d’hypothéquer la vie de nos concitoyens », a-t-il conclu, applaudi par le camp présidentiel, plus timidement par la droite, et chahuté par une partie de la gauche.

« Je connais tous les risques » de la censure, déjà promise par la France insoumise, a admis François Bayrou.

Si le chef du gouvernement s’appuie sur les mêmes forces que Michel Barnier - le camp macroniste et la droite -, il a misé sur des négociations serrées avec la gauche, hors LFI, contrairement à son prédécesseur qui avait tenté de contenter le Rassemblement national (RN) sans y parvenir.

Au cœur des tractations, jusqu’au bout figurait la réforme des retraites voulue par le chef de l’État français et adoptée en 2023 au forceps, grâce à l’article controversé 49.3 de la Constitution, qui portait de 62 à 64 ans l’âge légal de départ. Le Parti socialiste en demandait la suspension le temps de la renégocier.

Le chef du gouvernement a annoncé vouloir « remettre ce sujet en “chantier”, avec les partenaires sociaux, pour un temps bref », « selon une méthode inédite », en commençant par une « mission flash » de la Cour des comptes et une réunion des partenaires sociaux « dès vendredi » au sein d’une « délégation permanente ».

« Si au cours de ce conclave, cette délégation trouve un accord d’équilibre et de meilleure justice, nous l’adopterons », a promis le dirigeant centriste. Sinon, c’est « la réforme actuelle qui continuerait à s’appliquer ».

L’allié historique d’Emmanuel Macron n’a donc pas évoqué de « suspension » formelle du texte de 2023 - une demande des socialistes qui hérissait une partie du camp présidentiel et de la droite.

Il a estimé qu’une « fenêtre de tir » s’ouvrait sans nécessiter de pause, puisque la loi « a prévu que l’âge légal de départ passerait à 63 ans fin 2026 ».

Il a assuré n’avoir « aucun tabou, pas même l’âge ». La « seule exigence » : ne pas « dégrader l’équilibre financier », et donc trouver d’autres pistes de financement.

Au-delà des retraites, François Bayrou a exhorté les forces politiques à se « ressaisir pour adopter sans tarder » les projets de budget de l’État et de la Sécurité sociale pour 2025, laissés en jachère par la chute du gouvernement Barnier. Sans rien dévoiler de ses intentions comme en matière d’impôts.

Il a dit viser désormais sur un déficit public de 5,4 % du PIB en 2025, au lieu de 5 %, et une croissance de 0,9 % contre 1,1 % escomptés par son prédécesseur.

« Tous les partis de gouvernement, sans exception, ont une responsabilité » dans l’endettement accumulé « ces dernières décennies », a affirmé le Premier ministre, évoquant « une épée de Damoclès au-dessus de notre pays et de notre modèle social ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV