À la demande du Tchad, la France a entamé le retrait de ses troupes, signalant une réduction significative de son implication dans la région du Sahel.
Mardi, deux avions de chasse Mirage ont été renvoyés dans leur base dans l’est de la France.
Les forces tchadiennes se sont rendues à la base française de N’Djamena pour assister aux premières heures du retrait militaire. Deux des trois avions de combat Mirages ont décollé pour atterrir à la base de Nancy, dans l’est de la France.
Un premier départ qui marque la fin de la coopération militaire entre la France et le Tchad comme l’a demandé ce dernier, il y a un mois.
La France totalisait environ 1 000 soldats ainsi que du matériel militaire dans le pays. Les deux pays doivent désormais fixer un calendrier, pour le retrait progressif et définitif des militaires français.
Le porte-parole de l’armée français, le colonel Guillaume Vernet, a confirmé ce départ comme « le début du retour du matériel français stationné à N’Djamena ».
Dans un communiqué, repris par Le Monde, l’état-major des armées françaises a indiqué que les armées françaises retirent la capacité chasse présente à N’Djamena.
Le Tchad a créé, mercredi 4 décembre, une commission spéciale chargée de piloter la résiliation de l’accord militaire entre Paris et N’Djamena, avec un « retrait ordonné des engagements bilatéraux ».
Présidée par le ministre tchadien des Affaires étrangères, cette commission a pour mission de « notifier officiellement la dénonciation de l’accord de coopération militaire (…) auprès des autorités françaises par voie diplomatique », précise un arrêté signé par le Premier ministre tchadien.
Le Tchad dit avoir pris cette décision au nom de la souveraineté à la suite d’une évaluation minutieuse.
Conformément à cet accord, le délai de résiliation est de six mois à compter de la notification.
Pour le Tchad, cette décision marque un tournant historique qui devrait lui permettre de redéfinir ses partenariats stratégiques en fonction des priorités nationales.
Il s’agissait de l’un des derniers pays de la région où la France maintenait une présence militaire importante, après avoir été évincée ces dernières années du Niger, du Mali et du Burkina Faso.
La fin d’une époque au Tchad
Colonie française jusqu’à son indépendance en 1960, N’Djamena a continué à avoir des liens avec Paris, notamment par la présence de troupes françaises depuis les années 1980.
Le Tchad a servi de quartier général aux opérations dites « antiterroristes » de la France au Sahel, une mission qui a officiellement pris fin en 2022 après des critiques sur son efficacité dans la lutte contre les terroristes.
En novembre, le Tchad a mis fin à son accord de coopération de défense avec la France, suivant l’exemple du Burkina Faso, du Mali et du Niger, qui ont rompu leurs liens avec ce pays après que des coups d’État ont renversé leurs gouvernements.
Changements d’alliances au Sahel
Le retrait de la France intervient dans un contexte de changements géopolitiques plus vastes dans la région.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’est rendu au Tchad en juin pour discuter de la coopération commerciale et stratégique, à la suite d’une rencontre entre le président Vladimir Poutine et le dirigeant tchadien Mahamat Idriss Deby en janvier.
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Alors qu’environ 1 000 militaires français restent au Tchad, le colonel Vernet a déclaré que le calendrier complet de leur départ serait finalisé dans les prochaines semaines.
On ne sait pas encore si des militaires français resteront dans le pays une fois le retrait terminé.
La France réduit son empreinte régionale
Le 6 décembre, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées à N’Djamena pour exprimer leur soutien à la décision du pouvoir en place de mettre un terme aux accords de sécurité et de défense qui liait le pays à la France depuis la fin de l’époque coloniale.
La rupture entre le Tchad et la France intervient après le retrait forcé des forces françaises du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
Désormais, c’est le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye qui appelle la France à fermer ses bases militaires au Sénégal, dont la présence est incompatible selon lui avec la souveraineté sénégalaise.
Le président sénégalais a récemment annoncé que les effectifs des troupes françaises au Sénégal seraient réduits de 350 à 100.
