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Zoom Afrique du 22 novembre 2023

Zoom Afrique du 22 novembre 2023

Les titres de la rédaction :

  • Mozambique : le groupe indien Rites Ltd décroche un contrat de livraison de 10 locomotives diesel
  • Sénégal/Mauritanie : le FLNG du projet gazier GTA en cours d’acheminement vers le site de production
  • Maroc : les ports du pays ont traité 155,2 millions de tonnes à fin septembre 2023
  • Afrique du Nord : les voyants sont au vert en Égypte et au Maroc pour la production d’agrumes en 2023/2024

Les analyses de la rédaction :

1. Burkina: Soro rencontre Ibrahim Traore 

Au Burkina Faso, le président de la transition, Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traore a reçu, en audience mardi, l’ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Kigbafori Soro. 

Cette figure de la politique ivoirienne dit fouler le sol du Burkina Faso avec beaucoup d’émotions, car, dit-il, « j’ai été cinq ans durant loin du continent africain, en exil ». 

Guillaume Soro a déclaré que « c’est tellement saisissant de voir que je peux fouler, à nouveau, le sol du Burkina Faso, grâce à un gouvernement militaire, là où, les gouvernements prétendument démocratiquement élus ont refusé de reconnaître le droit du citoyen que je suis, du ouest-africain que je suis ». C’est pour cela, qu’il adresse ses mots de gratitude à l’endroit du peuple burkinabè. 

« J’ai rencontré le Président de la Transition ; j’ai été impressionné par sa grande vue des questions sous régionales », a indiqué Guillaume Soro. Il ajoute avoir bénéficié des conseils du Chef de l’Etat sur la nécessité de consolider la paix et la réconciliation dans la sous-région. 

L’hôte du jour se réjouit de voir que le Burkina Faso bénéficie d’un leadership « éclairé ». Guillaume Soro a ainsi félicité le gouvernement et le peuple du Burkina Faso pour la capacité de résilience face aux groupes armés terroristes. « Vous menez un combat intense, important contre le terrorisme dans votre pays », a soutenu l’hôte du jour. 

Après cinq ans d’exil, Guillaume Soro a décidé de rentrer au bercail. Pour l’ancien Premier ministre, l’exil est terminé. Si Guillaume Soro n’a pas annoncé la date de son probable retour à Abidjan, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a déjà ouvert la porte à son retour. 

Reçu sur un média propagandiste français, Vagondo Diomandé a assuré que l’ancien président du parlement ivoirien est libre de rentrer en Côte d’Ivoire quand il voudra. « Guillaume Soro ne restera pas toujours loin de son pays. Guillaume Soro est le bienvenu dans son pays », a-t-il déclaré. 

Par ailleurs, le ministre a également assuré que le gouvernement ivoirien n’a pas tenté de kidnapper le leader de Générations et peuples solidaires à Istanbul en Turquie. Pour rappel, Guillaume Soro est condamné à 20 ans de prison et à la perpétuité par la justice ivoirienne. 

2. Niger: les sanctions sont inhumaines 

Les sanctions de la CEDEAO contre le Niger ont rendu difficile l’approvisionnement en médicaments, même si les autorités nigériennes ont su prendre le taureau par les cornes, a expliqué Himou Boubacar, du Syndicat des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes. 

Les médecins nigériens en colère. Le secteur de la Santé a fait les frais des sanctions prises par la CEDEAO contre le Niger, qui ont compliqué le ravitaillement en médicaments, a-t-il expliqué. 

La fermeture des frontières voulue par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a notamment semé un vent de panique chez les médecins du pays. Les autorités avaient même évoqué un épuisement des stocks en septembre, s’inquiétant pour les antibiotiques, les anti-cancéreux et les traitements contre le diabète. 

« Le premier point qui nous a marqué au niveau du syndicat, c’est la fermeture des frontières. Qui dit fermeture des frontières, dit rupture d’approvisionnement en produits pharmaceutiques et consommables utilisés dans le secteur de la santé. Ce qui avait provoqué une petite panique », explique ainsi Himou Boubacar. 

Les autorités nigériennes sont néanmoins parvenues à rétablir la situation en aménageant le couloir du port de Lomé, permettant de passer par le Burkina Fasso pour se ravitailler. Des sanctions débouchant sur la privation de médicaments n’en restent pas moins inhumaines, précise le médecin. 

« Outre le caractère illégitime de ces sanctions, il faut dire qu’elles sont inhumaines. Lorsqu’un être humain prend des sanctions pour priver son prochain de médicaments et de nourriture, c’est inhumain », fustige-t-il ainsi. 

Himou Boubacar en veut par ailleurs à la CEDEAO de se plier aux dictats français. L’organisation ne sert qu’elle-même et les intérêts néocoloniaux de Paris et de Washington, regrette le médecin qui se demande comment une institution africaine peut sanctionner à ce point ses propres membres. 

« La CEDEAO, par les sanctions qu’elle ose imposer au peuple nigérien, n’est plus une organisation qui œuvre au bien-être des pays africains qui la compose. C’est plutôt une organisation qui est là pour assouvir le culte de la personnalité des dirigeants et servir les intérêts néocolonialistes de la France », déclare-t-il ainsi. 

Les sanctions de la CEDEAO et les agissements de la France durant la crise ont cependant raffermi la volonté du peuple nigérien de lutter contre ces stratégies néocoloniales, affirme Himou Boubacar. Le Président Emmanuel Macron avait d’ailleurs été forcé d’annoncer le retrait des forces françaises du pays, fin septembre, devant le ras-le-bol populaire. 

Le chantage d’une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Niger paraissait déjà de moins en moins vraisemblable ces dernières semaines. Car, au sein même des dirigeants ouest-africains, il n’y a pas une entente sur ce sujet. Il y a ceux qui sont pour l’option militaire et ceux qui pensent qu’il faut privilégier la voie du dialogue pour éviter un embrasement de l’espace sous-régional déjà sous la menace du terrorisme. 

La Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara, partisan d’une ligne dure et belliciste contre le général Abdourahamane Tchiani le président de la Transition nigérienne, a renoncé à l’idée d’une intervention militaire de la CEDEAO contre ce pays. 

Alassane Ouattara a décidé de changer de fusil d’épaule. Le chef de l’Etat ivoirien privilégie davantage une solution politique et diplomatique pour faire sortir le Niger de la crise qu’il traverse. 

Les mises en garde du général de corps d’armée, Lassina Doumbia, chef d’Etat-major général des Armées de Côte d’Ivoire expliquent ce revirement spectaculaire d’Alassane Ouattara. 

« Suite à des mises en garde de la part de son état-major militaire, le Président de Côte d’Ivoire a abandonné l’idée d’une intervention militaire au Niger, avancée en juillet par la CEDEAO », peut-on lire dans les colonnes de Jeune Afrique. 

Selon les explications de nos confrères de Jeune Afrique, le chef d’Etat-major général des Armées jugeait l’opération trop sensible. Les troupes qui devraient prendre part à l’opération regroupée à Daloa, ville du centre ouest du pays, ont alors été démobilisées à la demande du président ivoirien. 

3. Mali: la guerre contre le terrorisme, mais aussi informationnelle 

Au Mali, Abdoulaye Diop, le ministre des Affaires étrangères, a déclaré que son pays est la cible d’attaques informationnelles. Il s’est exprimé sur le sujet lors d’une conférence sur la guerre informationnelle organisée le 18 novembre par le Centre d’Etudes Stratégiques (CES) du ministère des Affaires étrangères. 

« Notre pays est la cible d’attaques informationnelles. Ce n’est un secret pour personne. Des sommes importantes sont investies pour faire dérailler ce qui se passe au Mali […] L’Afrique est un enjeu. Le Mali est un enjeu. Certains seraient même heureux de vider nos pays des populations pour pouvoir prendre nos ressources. La désinformation sert ces desseins pour perpétuer la domination, pour perpétuer des politiques hégémoniques. Il faut diaboliser, manipuler, déstabiliser les pays », a déclaré Abdoulaye Diop. 

Le sujet a été abordé quelques jours après la libération de Kidal, ville sous domination séparatiste et des groupes armés terroristes pendant de longues années, le 14 novembre. L’annonce de la libération de la ville avait été suivie par la publication d’une multitude de fausses informations liées à Kidal. 

Dans la foulée de la libération, par exemple, une vidéo prétendant montrer un bunker découvert à Kidal est devenue virale. La fausse information a finalement été révélée par des Fact-Checkers maliens qui ont expliqué qu’il s’agit d’un détournement de l’exploration, à Portsmouth, d’un Bunker datant de la Première Guerre mondiale. 

Quoi qu’il en soit, la plainte du ministre malien des Affaires étrangères semble plutôt viser certaines nations étrangères. « Une illustration parfaite (de cette désinformation, ndlr) est ce qui s’est passé à Kidal. Aujourd’hui, les forces maliennes contrôlent cette localité, c’est un fait. Mais on a d’abord nié que c’était possible. Ensuite, on a dit que nous ne l’avions pas fait seuls. Cela est fait pour dénigrer, diaboliser et prétendre que les forces maliennes ne valent rien. Prétendre qu’elles ne peuvent pas réussir, là où les forces internationales ont échoué pendant dix ans, malgré des milliards de dollars déversés », a déclaré Abdoulaye Diop. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV