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Macron propose une forme d’autonomie pour la Corse, une île méditerranéenne française

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Discours d'Emmanuel Macron en Corse, le 28 septembre 2023. ©Franceinfo

Le président français Emmanuel Macron a proposé d’accorder une forme « d’autonomie au sein de la République française » à l’île méditerranéenne de Corse, une région qui réclame principalement son autonomie par rapport à la France métropolitaine.

Le chef de l'État français a déclaré jeudi 28 septembre qu’il soutiendrait un statut d’autonomie pour la Corse, qualifiant cette décision d’« historique ».

S’adressant à l’Assemblée de Corse lors d’un voyage à Ajaccio, la plus grande localité de l’île, Macron a souligné que « nous devons avoir le courage d’établir une forme d’autonomie de la Corse au sein de la France ».

Il est temps de « construire l’autonomie de la Corse au sein de la République », a-t-il déclaré, avertissant : « Nous échouerions tous si nous laissions les choses telles qu’elles sont. »

Macron s’est engagé à introduire une législation qui « ancrerait pleinement la Corse dans la république française et reconnaîtrait le caractère unique de sa nature insulaire méditerranéenne et sa relation avec le monde ».

L’année dernière, l’île, l’une des 18 régions de France, a été plongée dans la violence après l’assassinat du militant indépendantiste corse, Yvan Colonna, à la prison d’Arles, dans le sud de la France. L’attaque meurtrière a propulsé la Corse en tête de l’agenda politique français.

Condamné à perpétuité pour le meurtre en 1998 du préfet de région, Claude Erignac, Colonna a été poignardé à mort par un autre détenu le 21 mars 2022.

Le président de l’île, Gilles Simeoni, a déclaré jeudi à Macron que l’assassinat de Colona avait déclenché « une violence incroyable qui a amené la Corse au bord d’un conflit généralisé ».

L’île souhaite depuis longtemps avoir davantage son mot à dire dans ses propres affaires. De plus, les Corses veulent un statut officiel pour leur langue et une protection contre les étrangers qui achètent des terres, deux demandes épineuses que Paris hésite à accorder.

« La Corse doit (...) devenir le territoire autonome qu’elle devrait être », a déclaré la présidente de l’Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, avant le discours de Macron.

La jeunesse corse, en particulier, « se sent extrêmement dépossédée », a-t-elle ajouté au président français.

Macron a également fixé un délai de six mois au gouvernement et aux partis politiques corses pour parvenir à un accord avec Paris sur une nouvelle loi qui modifierait la constitution française afin de modifier le statut de la Corse.

En clair, la collectivité disposerait d’un « droit d’adaptation » locale de ses compétences. Manière, selon le président de la République, de tenir compte des « spécificités » de cette île-montagne de 340 000 habitants. Et de « refermer une page marquée par des heures sombres » et des années de violence clandestine.

« Il ne s’agira pas d’une autonomie contre l’État ni d’une autonomie sans l’État », a-t-il également prévenu.

Après des décennies de lutte violente, les nationalistes corses ont finalement accepté le processus démocratique de la dernière décennie.

À l’origine d’un net changement de ton sur le dossier corse depuis sa visite controversée de février 2018, Emmanuel Macron ne s’est jamais montré aussi ouvert vis-à-vis des autonomistes au pouvoir.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV