Le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué le chargé d'affaires suisse, qui représente les intérêts de Washington à Téhéran, pour protester contre les allégations « sans fondement » formulées par les États-Unis et le Conseil de coopération du golfe Persique (CCGP).
Selon un communiqué publié vendredi par le ministère iranien des Affaires étrangères, le chargé d'affaires suisse a été convoqué jeudi 21 septembre pour exprimer la « ferme protestation et la condamnation » de l'Iran à l'égard d'une déclaration conjointe publiée suite à la réunion ministérielle des États-Unis et du Conseil de coopération du golfe Persique à New York mardi et aux actes de provocation des États-Unis.
Le ministère a réitéré la détermination de l'Iran à « défendre son intégrité territoriale et à protéger sa sécurité et ses intérêts contre toute menace posée par le gouvernement américain en matière de sécurité maritime et de navigation commerciale ».
« L'Iran adoptera les stratégies nécessaires à cet égard pour garantir ses intérêts nationaux », a-t-il déclaré.
Sur la base de son approche sage visant à sauvegarder la sécurité et la stabilité dans la région, ajoute le communiqué, l'Iran ne permettra jamais aux États-Unis de piller les atouts et les ressources de la région en poursuivant leur politique d’iranophobie.
Le chargé d’affaires suisse a, pour sa part, assuré qu’il transmettrait le message de l’Iran aux responsables américains, note le communiqué.
La déclaration des États-Unis et du CCGP a renouvelé leur appel à l'Iran à coopérer pleinement avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Elle accuse l'Iran de « prolifération de véhicules aériens sans pilote » et d'autres « armes dangereuses qui constituent une grave menace pour la sécurité de la région » et appelle Téhéran à mettre fin à ses activités à cet égard.
Les responsables iraniens ont prévenu à plusieurs reprises que le pays n’hésiterait pas à renforcer ses capacités militaires, entièrement destinées à la défense.
Les ministres des Affaires étrangères des États-Unis et du CCGP ont également réitéré leur soutien à l'appel des Émirats arabes unis à parvenir à une solution pacifique au différend sur les trois îles iraniennes d'Abou Moussa, de la Grande Tomb et de la Petite Tomb dans le golfe Persique par le biais de négociations bilatérales ou de la Cour internationale de Justice, conformément aux règles du droit international, notamment la Charte des Nations unies.
Les trois îles du golfe Persique font historiquement partie de l’Iran, comme en témoignent d’innombrables documents historiques, juridiques et géographiques en Iran et dans d’autres parties du monde. Cependant, les Émirats arabes unis ont revendiqué ces îles à plusieurs reprises.
Les îles sont tombées sous contrôle britannique en 1921, mais le 30 novembre 1971, un jour après le départ des forces britanniques de la région et deux jours seulement avant que les Émirats arabes unis ne deviennent une fédération officielle, la souveraineté de l’Iran sur les îles a été rétablie.
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