Les responsables israéliens ont privé des centaines d’enfants palestiniens de soins de santé vitaux dans la bande de Gaza assiégée au cours du premier semestre 2023, selon une organisation humanitaire internationale Save the Children.
Un rapport publié mercredi 13 septembre par l’organisation britannique Save the Children indique qu'au cours des six premiers mois de 2023, près de 400 enfants à Gaza - soit au moins deux enfants par jour - se sont vus refuser l’autorisation de se rendre en Cisjordanie et de recevoir des soins de santé.
Dans le rapport intitulé « Je ne peux pas courir, jouer ou me faire soigner », l'organisation explique que « les demandes des centaines d'enfants aux autorités israéliennes ont été refusées ou sont restées sans réponse au cours du seul mois de mai ».
Au cours du même mois, au moins sept enfants figuraient parmi les 33 Palestiniens tués lors de l'attaque israélienne contre Gaza entre les 9 et 13 mai 2023.
Le rapport indique également que l'année dernière, trois enfants sont morts alors que leurs demandes de permis de sortie de Gaza avaient été soit refusées, soit restées en cours d'examen.
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« Ni les traitements de chimiothérapie ni de radiologie ne sont disponibles en raison des restrictions imposées par le régime israélien sur l'envoi des équipements médicaux et des médicaments à Gaza », indique le communiqué.
« Sont entre-temps nombreux des enfants désespérément malades qui n’ont d’autre choix que de quitter Gaza pour survivre », a déclaré Jason Lee, directeur national de Save the Children dans le territoire palestinien occupé.
« Refuser des soins de santé aux enfants est inhumain et est considéré comme une violation de leurs droits, et séparer les enfants de leurs parents pendant le traitement peut rendre la tâche encore plus difficile pour ces enfants », a-t-il ajouté.
En raison de la grave pénurie de matériel et de personnel médical, une partie importante des patients de Gaza doivent d'abord recevoir l'approbation du secteur médical, lié à l'Autorité autonome palestinienne avant de pouvoir se faire soigner en Cisjordanie occupée.
Un patient sur dix qui demandait un permis de sortie de Gaza est mort dans les six mois suivant sa première demande.
Pourtant, ils doivent attendre près de cinq semaines avant que chaque demande soit traitée par les autorités israéliennes.
Restrictions draconiennes en matière de soins de santé
Dévasté par 16 ans de blocus mené par Israël et d'attaques militaires récurrentes, le système de santé de Gaza est confronté à d'immenses défis, dont les restrictions imposées par Israël dans le domaine de fournitures médicales, d'équipements et de médicaments vitaux.
Selon le ministère palestinien de la Santé à Gaza, environ 224 médicaments et 213 produits médicaux jetables étaient en stock nul en mai.
En 2022, environ 33% des 20 295 demandes de permis de patients soumises aux responsables israéliens ont été refusées ou retardées. Cela comprend au moins 29% des demandes déposées au nom d'enfants patients, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Dans la majorité des cas, les responsables israéliens ont refusé ou retardé les demandes de permis pour ceux qui sont censés accompagner les patients lors de leurs voyages médicaux.