Lors d'une réunion d'information à Genève, la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, Marta Hurtado a rappelé à la France, qui a décidé d'interdire le port de l'abaya dans les écoles, qu'en vertu du droit international relatif aux droits de l'homme, les restrictions à la pratique de la religion ne sont autorisées que dans des circonstances très limitées.
En effet, le ministre français de l'Education nationale, Gabriel Attal, a annoncé dimanche soir au JT de TF1 qu'il avait décidé d'interdire le port d'abaya dans les écoles, notant qu'il discuterait de la mesure avec les responsables des établissements d'enseignement cette semaine.
A ce sujet la représentante onusienne a ajouté que l'ONU n'était pas encore en mesure de commenter en détail cette décision, étant donné que les plans concrets et la manière dont ils seraient mis en œuvre ne sont pas clairs.
"Un autre point est que la réalisation de l'égalité des sexes nécessite de comprendre les obstacles qui empêchent les femmes et les filles de faire des choix libres et de créer un environnement qui favorise leur propre prise de décision, y compris, mais sans s'y limiter, le choix des vêtements", a souligné la représentante du HCDH.
La semaine dernière, le ministère français de l'Éducation a indiqué avoir reçu un nombre record de plaintes pour violation de la laïcité dans les écoles. Au cours de l'année scolaire 2022-2023, le ministère a reçu 4710 plaintes pour le port de vêtements religieux qui a augmenté de 150%. Les perturbations touchent environ 150 établissements scolaires en France.
Le ministère a noté que la loi de 2004 interdisant le port de vêtements et de symboles d'appartenance religieuse "incompatibles avec le principe de la laïcité dans les écoles" n'était pas respectée.
L'abaya est reconnu comme signe religieux par la France où le port du hijab est interdit dans les établissements scolaires.