Une cagnotte de soutien au policier français, qui a abattu Nahel Merzouk, un adolescent d’origine arabe a déclenché des troubles dans tout le pays et suscité colère et indignation sur les réseaux sociaux.
Cette cagnotte en ligne, lancée par l’ancien partisan d’Éric Zemmour, Jean Messiha, a dépassé les 1,2 million d’euros. Elle est « conforme » aux règles de GoFundMe, a annoncé la plate-forme lundi 3 juillet.
Face à l’indignation des politiques de gauche, la plate-forme GoFundMe a assuré que la cagnotte était « conforme » à ses règles : les fonds « seront versés directement à la famille qui a été inscrite comme bénéficiaire », selon l'AFP
La création et le succès de cette cagnotte ont provoqué l’indignation des politiques de gauche, la députée La France insoumise (LFI) du Val-de-Marnem Clémence Guettém dénonçant sur Twitter « l’indécence et l’horreur absolue ».
Une seconde cagnotte de soutien à la famille du policier, lancée sur Leetchi par un policier au nom de l’Amicale motocycliste des Hauts-de-Seine, cumulait près de 60 000 euros. Une cagnotte de soutien à la famille de Nahel a quant à elle été créée sur la même plate-forme et atteignait lundi à 14 heures un peu moins de 200 000 euros.
« Le message supposé est de tuer les Arabes, et vous deviendrez millionnaires, et le gouvernement regarde cette horreur passer sans rien dire alors qu’il a fermé la cagnotte des Gilets jaunes en 2 jours. Répugnant ! », a déclaré le politicien de gauche, David Guiraud, sur Twitter, faisant référence à la fermeture du fonds pour un ancien boxeur qui avait frappé plusieurs policiers lors des manifestations antigouvernementales des « Gilets jaunes » en 2019.
Eric Bothorel, du parti En Marche, s’est également rendu sur Twitter pour critiquer la campagne.
« Jean Messiha souffle sur la braise. C’est un générateur d’émeutes. La cagnotte de plusieurs centaines de milliers d’euros pour le policier mis en examen dans l’homicide du jeune Nahel est indécente et scandaleuse. »
Olivier Faure, chef du Parti socialiste, a également critiqué GoFundMe pour “héberger un pot de la honte”.
“Vous entretenez une fracture déjà béante en participant à la prise en charge d’un policier mis en examen pour homicide volontaire. Clôturez !”
Interrogée sur la campagne, la grand-mère de Nahel, Nadia, a déclaré : “J’ai mal au cœur.”
Nahel, un garçon de 17 ans d’origine algérienne, a été tué fin juin par un policier français lors d’un contrôle de routine dans la banlieue parisienne de Nanterre.
Une vague de protestations a secoué la France depuis lors, suscitant des polémiques sur le racisme et la brutalité policière.
