En marge du sommet pour un nouveau pacte financier mondial, qui se tient à Paris, le président français Emmanuel Macron a affirmé vendredi qu’il n’avait pas de raison d’appeler Vladimir Poutine.
Emmanuel Macron a jugé vendredi 23 juin sur franceinfo, RFI et France 24 que le Sommet de Paris qui regroupe une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement dans le but de relancer la coopération Nord-Sud pour lutter contre la pauvreté et le réchauffement climatique souligne « l'isolement de la Russie » sur la scène internationale.
Selon le chef de l'Etat français, avant de reprendre le dialogue avec Vladimir Poutine sur les enjeux de demain, « il faut d'abord que la Russie arrête la guerre [et qu'elle] accepte de respecter le droit international ».
Emmanuel Macron ne prévoit pas d'initiative particulière pour renouer le dialogue avec Vladimir Poutine : « Je n'ai pas de raison de l'appeler aujourd'hui. Il y a une contre-offensive ukrainienne. Le temps viendra, je l'espère, de négociations aux conditions de l'Ukraine. Par contre, s'il m'appelle pour proposer quelque chose, je le prendrai parce que la France a toujours été une puissance facilitatrice et de médiation », dit-il.
Le président français prétend que « la Russie s'est mise de son propre chef dans une situation qui est de ne plus respecter le droit international, de redevenir au fond l'une des seules puissances coloniales du XXIe siècle en menant une guerre d'empire auprès de son voisin, l'Ukraine ». Il dénonce le rôle que joue la Russie en Afrique alors que le continent est confronté à une double crise: le climat et la pauvreté : « C'est une puissance de déstabilisation de l'Afrique à travers des milices privées qui viennent faire de la prédation et des exactions sur les populations civiles », prétend aussi le président français.
« Cela a été documenté par les Nations unies en République centrafricaine à travers la milice Wagner, précise Emmanuel Macron. La Russie ne joue pas un rôle bénéfique pour la communauté internationale ».
Les allégations anti-russes du président français au sujet de la présence russe en Afrique ont pour but d'éloigner le continent de ses nouveaux partenaires comme la Chine et la Russie.
En effet, Paris n’est pas prêt à abandonner ses intérêts et sa politique d’influence sur le continent et pour étayer ses ambitions, la France apporte ainsi son soutien aux gouvernements qui lui sont favorables et tente d’éloigner les potentiels nouveaux partenaires des pays africains, comme la Chine et la Russie.
L’Afrique actuelle regorge de jeunes capables de distinguer le bien du mal. Un jeune panafricaniste interviewé par Sputnik donne son avis sur les relations russo-africaines et sur la place de l’Afrique dans quelques années, lors du Congrès africain international qui s’est tenu en avril dernier à Moscou.
« Il faut sortir l’Afrique des problèmes du néocolonialisme actuel, qui sont dus à la domination extérieure », a déclaré le 5 avril à Sputnik Djibirine-Hassane Ahmat-Taouffikh, étudiant centrafricain, lors du Congrès africain international à Moscou.
Ce jeune panafricaniste souhaite aussi que la présence russe en Afrique ne soit pas « une domination sur le peuple africain » comme ce fût par le passé « avec la France, les États-Unis et d’autres pays qui ont colonisé l’Afrique », mais plutôt un partenariat gagnant-gagnant, dans lequel chaque partie tire son profit.
Selon l’étudiant, grâce à la présence russe en République Centrafricaine (RCA) il y a maintenant une stabilité et la sécurité sur toute l’étendue du territoire, c’est-à-dire « la libre circulation, les commerçants exercent leurs activités, les élèves et les étudiants ont repris leurs cours ».
Il n’y a « aucun problème qui pourrait pousser les Africains à refouler les Russes de la RCA et à revenir vers la France »;
« La présence russe en Centrafrique apporte beaucoup de retombées positives, j’en suis l’exemple. C’est grâce à la relation entre la Russie et la Centrafrique que je suis ici en tant qu’étudiant boursier pour venir étudier ici et revenir servir mon pays », note M.Akhmat-Taouffikh.
Selon lui, la Russie aide la Centrafrique beaucoup plus sur le plan éducatif que sur le plan militaire. Des soldats centrafricains sont en Russie pour des formations, pour ensuite faire le transfert de l’apprentissage reçu à la nouvelle génération.
« La Russie est un partenaire pour la RCA et nous souhaitons continuer cette relation », a-t-il dit concernant la présence russe en RCA.