Selon une étude, 16% des Français ne mangeaient pas à leur faim en novembre 2022. C’est ce que révèle une étude publiée par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) ce mercredi 17 mai.
Un chiffre qui a bondi de 33% en quatre mois, souligne l’organisme. Derrière les bons chiffres du chômage, la précarité explose en France. Manger à sa faim, une préoccupation réservée aux pays pauvres ? La France, pourtant septième puissance économique mondiale en 2022, est de plus en plus touchée par la malnutrition.
Alors qu’en juillet 2022, 12% des Français déclaraient ne pas manger à leur faim, ils étaient 16% dans cette situation en novembre de la même année ; ce qui vaut dire une hausse très brutale, de «4 points en cinq mois alors qu’elle n’avait augmenté que de 3 points entre 2016 et 2022», selon l’étude qui rappelle qu’en 2016, les «personnes en situation d’insuffisance alimentaire quantitative» ne représentaient que 9% de la population française. Quant à l’expression, «personnes en insuffisance alimentaire qualitative», ce sont ceux ne mangent pas forcément les aliments qu’ils souhaitent et leur nombre a également beaucoup augmenté.
Elles sont passées de 41 à 45% des personnes interrogées entre 2016 et novembre 2022. Passent ainsi à la trappe viande, poisson, légumes frais.
Ainsi, l'enquête montre également que si les Français peuvent se permettre de manger à leur faim, près d'une personne sur deux confie tout de même ne pas avoir accès à toute la nourriture qu'elle souhaiterait, en raison de prix devenus inabordables par rapport à ses revenus.
Le journal français Libération indique également que l'insécurité alimentaire a des conséquences sur la santé au sein des familles. Pour les ménages avec enfants, le Crédoc montre que ce sont surtout les femmes qui sont exposées aux pénuries alimentaires.
«Les personnes concernées cumulent souvent d’autres formes de fragilités, notamment vis-à-vis de leur santé ou de leur logement», explique l’étude.
Ainsi, on retrouve plus de femmes et de jeunes : 24 % des Français de moins de 40 ans sont en précarité alimentaire.
Il est utile de préciser que l’inflation dans la zone euro s’est accélérée le mois dernier, a déclaré mercredi 17 mai Eurostat, confirmant des données préliminaires qui indiquent une croissance des prix de plus en plus tenace parmi les 20 pays utilisant l’euro.
