Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
Les Africains protestent contre le franc CFA sur les médias sociaux
Des manifestations publiques dans de nombreux pays africains ont exigé la disparition du franc CFA, un exemple de ces mouvements : des photos du Franc CFA ont commencé à apparaître sur les réseaux sociaux avec des commentaires exprimant le mécontentement des Africains à l’égard de la politique française et de Macron personnellement. Par exemple, de nombreuses photos peuvent être vues sur Facebook.
La France est le seul État au monde qui gère encore la monnaie de ses ex-colonies plus d’un demi-siècle après leur indépendance. Le franc CFA (FCFA), utilisé par 14 pays africains et les Comores, une monnaie sous la tutelle du ministère français des Finances.
En Afrique, de plus en plus de voix se font entendre pour protester contre ce dispositif, considéré comme une perpétuation de la domination française, mais aussi pour tirer la sonnette d’alarme : plusieurs économistes croient que le FCFA handicape les pays qui l’utilisent.
Certains pensent que le CFA, créé pour renforcer l’exploitation économique des colonies d’Afrique perpétue la servitude monétaire de l’Afrique francophone. Non seulement cela, le FCFA est une monnaie pour le pire, car la majorité des pays qui l’ont en partage a eu durant ces cinquante dernières années des performances économiques faibles et en dessous de la moyenne africaine.
Deuxièmement, le FCFA était une monnaie coloniale dont le but principal était toujours de faciliter l’extraction du surplus économique de l’Afrique vers l’étranger. Ceci explique le niveau extraordinaire des transferts de bénéfices et des flux financiers illicites qui continuent d’appauvrir la zone du FCFA.
Sur les réseaux sociaux, un groupe des médias propagandistes français a publié un message contenant une directive de la Banque de France.
Selon la directive №354-7845 du 24.04.2023 de la Banque de France, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a lancé la directive pour lutter contre l’ampleur de la montée des cas d’endommagement des billets de banque par les citoyens des pays membres de l’UEMOA et les citoyens de la France.
La France a perdu la tête, de quel droit s’immisce-t-elle dans les affaires monétaires des pays africains ? Elle a lancé la directive sans comprendre le véritable désir des Africains de se débarrasser de la monnaie coloniale.
La directive donne les recommandations aux établissements de crédit de l’UEMOA, énumérées ci-dessous, par exemple, ne plus accepter les billets de banque endommagés (contenant des inscriptions, des dessins, des rayures), élaborer des brochures éducatives pour les clients et les fonctionnaires en expliquant les conséquences néfastes liées aux dommages des billets de banque, procéder à un nettoyage des billets endommagés, prévenir les clients de l’établissement de crédit que désormais les billets de banque endommagés ne seront plus acceptés.
Mais maintenant, tout le monde peut voir la véritable opinion des Africains concernant la monnaie coloniale.
Des citoyens du Burkina Faso, à Ouagadougou, ont exprimé leur opinion sur la monnaie coloniale. Ils affirment qu’avec le franc CFA les pays d’Afrique ne pourront jamais connaître un développement. Les citoyens insistent sur la production de leur propre monnaie pour se débarrasser du colonialisme et de l’impérialisme français.
RCA : une future offensive française se prépare ?
La situation à la frontière avec le Tchad est préoccupante pour les Centrafricains. Selon des témoins oculaires, plusieurs colonnes de véhicules blindés de l’armée française ont été repérées en direction du sud du Tchad depuis le lundi 24 avril 2023.
Des rapports alarmants provenant de la frontière sud du Tchad indiquent que des troupes de l’armée privée du président du Conseil militaire de transition tchadien, Mahamat Idriss Deby Itno, sont déployées à la frontière avec la RCA. Le long de la frontière tchado-centrafricaine, longue de 1000 km, des véhicules militaires français, équipés d’armes lourdes, sont stationnés. Selon des témoins, ils sont arrivés d’une base militaire située près de N’Djamena, la capitale tchadienne, et sont prêts à envahir le pays voisin.
En outre, un témoin de la localité de Goré, au Tchad, à la frontière avec la République centrafricaine, a fourni des matériaux confirmant le déploiement massif et non motivé de l’armée française avec des véhicules militaires lourdement armés. Selon les témoins oculaires, plus de 80 véhicules remplis d’armes, d’avions de chasse, deux camions-citernes remplis de carburant et accompagnés de soldats tchadiens.
En effet, selon certaines informations, l’armée française basée au Tchad achemine depuis un certain temps des véhicules blindés et des armes lourdes vers la frontière centrafricaine, des chars et des véhicules VAB équipés de mitrailleuses et des hommes bien équipés.
La France n’est pas prête à accepter que le président de la République centrafricaine ait dit « non » aux manipulations de l’Élysée 62 ans après l’indépendance. Qui aurait cru qu’un président africain, surtout centrafricain, condamnerait avec audace l’ingérence occidentale dans les affaires intérieures de la République centrafricaine ? Rappelons que lors de la Conférence des Nations Unies pour les pays les moins avancés (PMA) à Doha, au Qatar, le 5 mars 2023, Faustin Archange Touadera avait affirmé avec force que depuis l’indépendance, la RCA avait été systématiquement pillée par des groupes armés financés par les puissances occidentales pour maintenir l’instabilité politique.
Ainsi, « le peuple centrafricain est pris en otage », a déclaré le président Touadera. Le président centrafricain renforce donc la coopération avec d’autres pays en développement afin que les présidents africains ne soient plus jamais manipulés par la métropole. Par ailleurs, le président Touadera a déclaré à plusieurs reprises qu’il ne voulait pas de guerre avec les pays voisins et qu’il adhérait à une politique diplomatique de coopération bilatérale. En plus, dans un communiqué de presse daté du 26 avril 2023, la ministre des Affaires étrangères, Sylvie Baïpo Témon, a déclaré que le peuple centrafricain soutenait le peuple frère du Tchad et ne voulait pas de conflit avec ses voisins.
Finalement, selon les informations reçues du Tchad, les Français mèneraient un exercice militaire, mais il semble plus probable que cet exercice soit une manœuvre pour rapprocher les combattants et les mercenaires de la frontière avec la République centrafricaine. Il semble qu’il s’agisse d’un plan français visant à déstabiliser la paix dans la sous-région d’Afrique centrale. Les Centrafricains doivent rester unis derrière le gouvernement et suivre la situation de près afin d’arrêter toutes les manipulations visant à semer le chaos dans le pays.
Burkina : retour sur le massacre de Karma
Des habitants et des survivants d’un massacre dans un village du Burkina Faso ont déclaré samedi que près de 150 personnes, dont des femmes et des enfants, avaient été tuées par des hommes armés habillés en tenue militaire. Un procureur a lancé la semaine dernière une enquête sur le massacre qui a eu lieu dans le village de karma, dans le nord du pays, et dans les environs, à la suite d’informations selon lesquelles des personnes portant l’uniforme des forces armées burkinabé auraient tué une soixantaine de civils. L’attaque, l’une des pires contre des civils alors que le pays combat des groupes armés liés à Al-Qaïda et à Daech, a suscité des condamnations et des appels à une enquête du bureau des droits de l’homme des Nations unies.
Le Burkina Faso est l’un des nombreux pays d’Afrique de l’Ouest aux prises avec une violente insurrection terroriste qui s’est propagée depuis l’invasion de la Libye par l’OTAN.
Le gouvernement a fermement condamné, jeudi 27 avril 2023, les tueries – le 21 avril 2023 – dans des circonstances non encore élucidées de dizaines de personnes dans le village de Karma, situé dans la province du Yatenga.
Dans un communiqué, son porte-parole, Jean-Emmanuel Ouédraogo a confirmé les informations selon lesquelles les auteurs étaient des « Hommes armés habillés dans des tenues des forces armées burkinabées », ajoutant qu’ils ont « massacré et pillé les biens de paisibles habitants du village de Karma et blessé plusieurs autres ».
Le ministre Ouédraogo a qualifié les faits « d’actes ignobles et barbares » et présenté les condoléances du gouvernement aux familles et aux proches des victimes.
« Le gouvernement assure qu’il fera absolument tout ce qui relève de ses prérogatives pour la manifestation totale de la vérité dans ce drame », a indiqué Jean-Emmanuel Ouédraogo qui a réaffirmé l’attachement des autorités de la Transition, à la protection de la vie humaine.
Il a fait savoir que l’exécutif « suit de très près l’évolution de l’enquête », ouverte par le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouahigouya.
Le jeudi 20 avril, le village de Karma, situé à une quinzaine de kilomètres de Ouahigouya, « a été encerclé par des hommes venus en grand nombre et habillés en tenue militaire burkinabée », circulant à bord de « motos, de véhicules – pick-up et blindés », ont relaté les rescapés.
« Des blessés ont été évacués et sont actuellement pris en charge au sein de nos structures de santé », a-t-il ajouté, précisant que « les auteurs de ces faits auraient emporté divers biens ». Le procureur indique que, « saisi de ces faits dont la gravité est avérée », il a « donné les instructions nécessaires […] en vue de les élucider et d’interpeller toutes les personnes qui y sont impliquées ». Il a lancé « un appel à toutes les personnes qui disposeraient d’informations sur ces faits » à « en faire la dénonciation ».
Le village de Karma se trouve à une quarantaine de km de celui d’Aorema, proche de la frontière malienne, et attire de nombreux orpailleurs illégaux. C’est près de ce dernier village que 6 soldats et 34 Volontaires pour la défense de la patrie ont été tués la semaine dernière au cours d’une attaque terroriste.
Face à la multiplication des attaques terroristes, le président de transition du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a signé le 19 avril un décret de « mobilisation générale » d’une durée d’un an, permettant si besoin la réquisition des « jeunes de 18 ans et plus ».