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Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
Iran/Mali/Guinée : une alliance anticoloniale qui s’étend
Un tournant historique est en train de se former entre l’Iran et le continent africain, notamment avec des pays qui ont ouvert depuis quelques mois un nouveau chapitre dans leur lutte anticoloniale à savoir le Mali et la Guinée.
Le vice-ministre des Affaires étrangères chargé de la diplomatie économique, Mahdi Safari, a déclaré que la République islamique d’Iran est prête à partager ses expériences et ses réalisations dans divers domaines pour la poursuite du développement du Mali.
Safari a fait ces remarques lors d’une rencontre avec Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre du Mali.
Les deux parties ont discuté du développement de la coopération dans les domaines économiques, agricoles, industriels, commerciaux et de santé.
Décrivant les capacités de l’Iran dans différentes dimensions, il a souligné la détermination de Téhéran à développer de manière globale les relations de l’Iran avec les pays africains et le Mali.
Lors de la visite du ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian au Mali, la Commission économique mixte irano-malienne s’est tenue avec succès, ce qui a bien tracé la feuille de route pour le développement des relations bilatérales.
Lors de cette rencontre, Maïga a salué les réalisations de l’Iran dans divers domaines, en déclarant : « Heureusement, la commission mixte a déterminé les responsabilités des différents ministères. »
La voie de la coopération avec l’Iran, pays frère et musulman, a été définie, a-t-il ajouté.
La visite de divers responsables au cours de l’année écoulée montre la détermination sérieuse des deux pays à renforcer la coopération bilatérale dans divers domaines, a-t-il déclaré, exprimant l’espoir que davantage d’opportunités seront offertes pour échanger des points de vue et pour tirer parti des capacités et des expériences de l’Iran.
Safari a également rencontré le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. Diop a pour sa part apprécié l’engagement de l’Iran à développer la coopération avec les pays africains.
« Nous sommes déterminés à développer de manière globale les relations économiques avec l’Iran. », a ajouté le chef de la diplomatie malienne.
L’axe anti colonialiste se renforce et n’est plus limité aux frontières africaines, mais c’est une alliance Iran-Afrique qui est crée.
L’autre pays où le vice-ministre des Affaires étrangères chargé de la diplomatie économique s’est rendu s’agit de la Guinée, ce pays dirigé par le général Doumbouya, celui qui a changé la donne en Guinée depuis sa prise du pouvoir.
Le vice-ministre des Affaires étrangères chargé de la diplomatie économique a exprimé la volonté de l’Iran de coopérer avec la Guinée dans les domaines de l’énergie, de l’approvisionnement du réseau électrique, de la construction de bâtiments, de la construction de barrages, de la construction de routes, des équipements hospitaliers, des produits industriels dans le secteur agricole et des machines industrielles nécessaires dans le secteur minier.
Safari a fait ces remarques lors d’une réunion avec le ministre des Affaires étrangères de la Guinée, Morissanda Kouyaté.
Kouyaté a exprimé sa satisfaction de cette rencontre, et a souligné les valeurs communes des deux pays et a précisé que la Guinée est prête à coopérer dans tous les domaines avec la République islamique d’Iran.
Soulignant l’accent mis par le président guinéen sur le renforcement des relations basées sur les capacités et les progrès de l’Iran, il a déclaré que la Guinée envisage d’utiliser les connaissances et expériences avancées de l’Iran.
C’est une alliance multidimensionnelle qui est créée sous le nez de Barkhane et cie. Un détachement de plus en plus prononcé est en cours dans les pays africains, notamment le Mali et la Guinée qui n’ont pas cessé de se soutenir durant les sanctions de la CEDEAO qui ont frappé les deux pays.
Le penchant du Mali et de la Guinée vers l’Est et le soutien qu’apportent leurs peuples respectifs à cette décision n’est qu’un début pour pousser la France vers la porte de sortie du continent.
Burkina-Faso/France : le malaise s’installe
par Dramane Traoré
L’expulsion récente de deux présumés espions français du territoire burkinabé n’est, vraisemblablement, que la partie saillante de l’iceberg. Dans les eaux troubles des relations entre le Burkina Faso et la France, le malaise semble s’installer.
Depuis le coup d’État du 30 septembre dernier, le deuxième en huit mois au Burkina Faso, les relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la France, déjà affectées par la montée d’un sentiment apolitique français en Afrique, semblent se troubler de plus en plus avec l’avènement de plusieurs « incidents ». L’Agence Anadolu a donné la parole à des experts pour analyser cette situation.
« Avec ces dernières évolutions, on peut dire que la relation entre Paris et Ouagadougou n’est plus au beau fixe et a inéluctablement pris une trajectoire de méfiance réciproque. Certes, une rupture brusque et fracassante avec Paris n’est pas envisageable et bénéfique à court terme pour le Burkina qui s’en sortira avec des défis à relever, mais l’attitude de Paris à moyen et long terme déterminera la nature des relations qu’il voudra imprimer avec des entités indépendantes désormais jalouses de leurs souverainetés et qui n’entendent plus subir un quelconque diktat », a déclaré à l’Agence Anadolu, Traoré Donald Meyerké Zana, Juriste et chercheur, expert en relations et politiques internationales.
Traoré a soutenu, en outre, que les mutations et enjeux géopolitiques et géostratégiques en cours guident désormais la manœuvre de certains États africains, dont le Burkina Faso, ajoutant que « c’est une stratégie de nécessité dans un monde polycentrique et traversé de défis critiques » et que « les grandes puissances devront (désormais) s’accommoder ou perdre leur zone d’influence ».
Plusieurs incidents ont émaillé les relations diplomatiques ces derniers temps entre le Burkina Faso et la France.
Début octobre, les emprises diplomatiques françaises avaient même été prises pour cible, début octobre dernier par des manifestants et depuis lors, les services de l’ambassade de France sont fermés au public.
La délégation de l’Union européenne au Burkina Faso a déploré dans un courrier adressé au ministère en charge des Affaires étrangères du Burkina Faso « l’absence de réaction appropriée des services de sécurité » suite aux mouvements de protestation ayant ciblé les emprises diplomatiques de France au Burkina Faso.
Le 3 décembre courant, le gouvernement burkinabé a décidé, la suspension immédiate jusqu’à nouvel ordre, de la diffusion des programmes de Radio France Internationale (RFI) sur toute l’étendue du territoire national à cause « des manquements » constatés dans le travail du média français, selon un communiqué officiel.
Dans la nuit du 17 au 18 décembre 2022, deux citoyens français ont été interpellés pour activités d’espionnage, et expulsés du territoire burkinabé, a annoncé mercredi soir, l’Agence d’information du Burkina (AIB, officielle) citant des sources bien informées.
Contacté par l’Agence Anadolu, le sociologue Aly Traoré, a expliqué que l’actualité des relations entre la France et le Burkina Faso « traduit la situation globale de la françafrique qui doit faire sa mue ou cesser d’exister ».
« Pendant plus de soixante ans, la coopération de la France avec ses anciennes colonies a toujours été marquée par une attitude condescendante vis-à-vis des pays africains avec des méthodes et des pratiques orientées vers les intérêts de la seule France au détriment de ceux des pays africains dits partenaires », a-t-il fait savoir.
Le Premier ministre de la Transition du Burkina Faso, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, a déclaré que son pays qui s’est engagé ces derniers temps à diversifier ses partenariats souhaitait avoir la Russie comme « allié » dans la lutte contre le terrorisme.
« Le rapprochement de plus en plus ferme entre le Burkina Faso et la Russie, démontre la volonté clairement affichée des autorités burkinabées de s’affranchir du giron français qui a montré ses limites face aux problèmes existentiels du pays », a dit Traore Donald Meyerké Zana, Juriste et chercheur, expert en relations et politiques internationales.
En novembre dernier, le Premier ministre de la transition a déclaré devant les députés que le Burkina Faso s’était engagé à diversifier ses relations de partenariat et souhaitait une coopération « sincère et franche » dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Il avait soutenu que ces derniers temps, son pays se passait du soutien des troupes françaises sur son sol dans le cadre de la lutte contre le terrorisme soulignant que l’armée française intervenait pour appuyer les soldats burkinabés sur demande des autorités, mais que « ces derniers temps, les autorités s’en passent et préfèrent organiser la lutte avec leurs propres moyens pour la sauvegarde de notre souveraineté ».
Dans la foulée, la France a annoncé, de son côté, qu’elle n’excluait pas la possibilité de retirer ses troupes présentes au Burkina Faso, selon son ministre des Armées, Sébastien Lecornu, dans un entretien au JDD (Journal du dimanche).
Togo : Réorganisation au sein de l’armée
Un large remaniement est intervenu au Togo dans un contexte militaire très tendu dans l’extrême nord du pays. La ministre des Armées, Marguerite Essossimna Gnakadè, est limogée. Son ministère sera désormais directement rattaché à la présidence. Un nouveau chef d’état-major des Forces armées togolaises est nommé. Comment peut-on analyser ce remaniement au sein de l’Armée ? Nous avons contacté Pierre Claver Nkodo, éditorialiste et directeur de la publication Horizons nouveaux, magazine international paraissant à Douala au Cameroun, afin d’en savoir plus sur la situation.
