Actualité en Afrique :
Le Sénégal devient membre de l’Organisation des producteurs de pétrole africains
Tchad : le gouvernement s’engage à améliorer les indicateurs de performance du système éducatif
Au Cameroun, des célébrations pour les 40 ans au pouvoir de Paul Biya et beaucoup de flous pour la suite
Zambie : China Exim Bank représentera les créanciers chinois dans les négociations sur la restructuration de la dette
Analyses de la rédaction :
Tchad : il est temps d’effacer la France
Il est bien simpliste de croire que l’armée la plus puissante du Sahel permette que la France tente, depuis le lâche assassinat du grand Déby en été 2021 à qui revient le mérite de faire imploser le G5 Sahel, de réduire en miettes un peu à l’exemple de l’armée ivoirienne post Gbagbo, et ce, dans le strict objectif de la mieux mercenariser ce à quoi s’était opposé Déby senior n’a pas les yeux rivés sur les frontières de l’ouest.
Alors même que pas un jour ne passe sans que la presse atlantiste ne fustige hypocritement le « bain de sang du 20 octobre » tout en pointant de doigt et à mots à peine couverts la responsabilité et de Déby junior et de l’armée tchadienne, cette armée voit émerger ce que Déby père, et bien avant lui Kadhafi, en ont payé le prix avec leur sang à savoir une « vraie coalition armée interafricaine » : Au Mali, Goita et son équipe ont puissamment mis à la porte la France et à l’heure qu’il est, il en est à lui demander des comptes pour ses huit ans de crimes de guerre contre les Maliens, soit une perspective parfaitement faisable et à même de faire un précédent si la Russie finit par se convaincre qu’il est grand temps qu’elle agisse en « vrai allié » des États-nations du Sahel et de dépasser le simple statut de marchand d’armes ou de fournisseurs de conseillers militaires pour devenir un « bloc politique » sur quoi s’appuyer.
En cela, le Mali de Goita tend à devenir le noyau d’une coalition armée ouest-africaine à qui a déjà rallié la Guinée du général Doumbouya, pays dont l’appui au Mali a fait un échec à la campagne de l’embargo occidental anti-malien. Cela fait donc déjà deux armées ouest-africaines qui s’étant mutuellement apprêtées les coudes, ont déjà commencé à changer les règles du jeu en Afrique de l’Ouest. Or, à ce noyau bien consistant vient de rejoindre le Burkina Faso du général Traoré qui a choisi comme sa première destination en qualité de président de la transition Bamako où signer des accords de défense. L’objectif ? Empêcher que le front USA/OTAN qui a fait du Niger son QG aérien et terrestre puisse forcer les frontières Burkina/Mali au niveau de la région des trois frontières et arracher davantage de terre au Burkina ou au Mali.
Et Traoré a fait cela sur fond d’une remise sur les rails de la force populaire que Kaboré avait construite, mais Damiba avait dissous sous pression de Paris. Or, cette force populaire compte à présent quelque 50 000 effectifs. C’est dans un pareil climat qu’évolue l’armée tchadienne dont est issu Déby junior, une armée qui a prouvé à plus d’une reprise sa capacité à faire d’énormes sacrifices pour que les biens du Tchad et des Tchadiens soient préservés et assurés. L’armée tchadienne, restera-t-elle longtemps indifférente à ce changement de la donne stratégique en cours ? C’est très exactement cette même question que semblent s’être basés les vrais scénaristes du « massacre du 20 octobre » qui continue à verser des armes de crocodiles sur le sort des Tchadiens, d’autant plus qu’à l’image de leurs confrères maliens, guinéens et burkinabés, les officiers tchadiens se sentent bien plus proches de la Russie et de la Chine que des colonialistes occidentaux.
Certes, Déby junior a fini par voter contre la Russie à l’AG de l’ONU dans le dossier du rattachement de quatre provinces ukrainiennes, mais son gouvernement a négocié pas plus tard qu’au mois d’avril, bien après le début de la guerre avec la Russie, pour mettre sur pieds des accords de défense. À l’époque, l’Occident avait même paniqué de voir Déby junior d’envoyer le ministre délégué à la présidence de la République, chargé de la défense nationale, le général Daoud Yaya Brahim, à Moscou.
Or, ce signe de confiance qu’envoie Déby junior en direction de Moscou n’est pas resté sans réponse, le président russe ayant nommé, le 26 octobre, un nouvel ambassadeur à Ndjamena écartant l’ancien ambassadeur qui, dans la foulée des violences du 20 octobre, avait exhorté les Russes à ne pas se déplacer au Tchad. Autre signe d’un coup anti-Occident à venir : Le FMI suspend son aide au Tchad après le refus par les créanciers d’une demande d’allègement de dette. Or, c’est le genre de punition qui est réservée aux trublions. Déby va-t-il emboîter le pas au Burkinabé Damiba pour céder sa place à Traoré ?
Sénégal : nouveau coup de force anti-Occident de Sall :
Le Sénégal, l’un des premiers pays africains à avoir contribué au lancement du corridor anti-sanction iranienne avance de jour en jour dans son plan de détachement de l’axe Occident, et ce, sur tous les plans que ce soit militaire ou économique.
En effet, après s’être adhéré en tant que 20e membre de l’OPEP gazier en octobre dernier, on apprend par un communiqué du ministère du Pétrole et des Énergies que le Sénégal vient d’adhérer officiellement à l’Organisation des producteurs du pétrole africains, lors de la 43e session du Conseil des ministres de cette organisation.
Le Conseil des ministres de l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPA) a approuvé officiellement, vendredi 4 novembre 2022, à Luanda en Angola, lors de sa 43e session, l’adhésion du Sénégal au sein de ladite organisation, et ce, à la suite de la correspondance adressée par le gouvernement en date du 18 octobre dernier. Cette adhésion « s’est faite après près de deux ans de participation et de suivi de notre pays comme observateur », précise la source.
En effet, alors que depuis 2005, l’Africom remue ciel et terre afin de trouver une légitimité face au peuple et au gouvernement sénégalais, plus le temps passe, plus les Sénégalais manifestent leur rejet vis-à-vis de cette force colonialiste.
Macky Sall a à l’œil tous les aspects sur lesquels il faudrait s’attaquer afin de renforcer cette coalition interafricaine anticolonialiste et cette fois-ci c’est dans le secteur économique qu’il investit.
De plus, le président de la République du Sénégal, Macky Sall, a pris des décisions fortes allant dans le sens de la réduction du coût de la vie jugé trop cher. Pour cela, il a agi sur les prix des denrées de consommations courante tel que le riz, le sucre, l’huile et le pain. Le président Macky Sall a aussi décidé de réguler le prix du loyer à Dakar avec une nouvelle grille tarifaire caractérisée par une baisse du coût du loyer. La flambée des prix des denrées de première nécessité au Sénégal avait fini d’exacerber la plupart des chefs de ménages. Tous les produits de consommation courante ont augmenté de façon vertigineuse sans que l’état ne puisse agir.
En effet, par son intelligence et vigilance, le président Sall a su neutraliser le complot occidental en Casamance qui consistait à faire un remake du scénario du Cameroun ou du Mali. Le gouvernement sénégalais est en parfaite cohésion avec ses voisins, mais aussi avec ses forces armées, une armée qui n’a été autant équipée, modernisée et bichonnée que sous le président Macky Sall.
Cette fois-ci, c’est en prônant l’indépendance du secteur gazier et pétrolier, ce secteur si important pour les pays occidentaux sur lequel ils ont tenté de garder la mainmise pendant toutes ces années, sans succès bien sûr, que Sall avance son plan anti-Occident.
Une chose est sûre : dans cette sous-région ouest-africaine, tous les observateurs et experts militaires s’accordent à reconnaître que le Sénégal est, depuis l’accession au pouvoir du président Macky Sall, une puissance militaire et économique qui a déjà montré ses preuves sur tous les théâtres d’opérations.
Burkina : adieu la France !
Décidément, le Burkina Faso est loin de fournir à l’axe USA-OTAN ce qu’il souhaitait avoir après le dernier coup d’État au pays et la prise du pouvoir par Ibrahim Traoré.
« Les États-Unis vont exclure le Burkina Faso de l’accord commercial liant les États-Unis aux pays africains, a annoncé le 2 octobre la Maison-Blanche en justifiant cette décision par l’absence de progrès vers un retour à la démocratie, après les deux coups d’État militaires dans le pays depuis début 2022 ».
Comment peut-on analyser cette décision américaine ?
Écoutons les explications de Luc Michel, géopoliticien afin d’en savoir plus.