Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
Burkina Faso : quand l’Occident s’attaque aux ressources du pays
Depuis le 16 avril dernier, les huit mineurs piégés dans la mine de Perkoa n’ont pas été retrouvés. Le 16 avril, Trevali Mining a suspendu ses activités à la mine de zinc de Perkoa quand celle-ci a été inondée à la suite de pluies importantes.
Depuis, les équipes de sauvetage sont sans nouvelles des mineurs.
Il s’agit d’une nouvelle dévastatrice, et nous offrons nos sincères condoléances aux familles et aux amis de nos collègues dans ces temps difficiles, dit le président de Trevali Mining, Ricus Grimbeek, dans le communiqué.
Les recherches se poursuivent sans arrêt, selon l’entreprise. Mais alors que les médias mainstream ne cessent d’évoquer le sujet sans pour autant préciser les propriétaires et exploiteurs de cette mine, il faudrait préciser que la mine de zinc Perkoa, au Burkina Faso, est exploitée par la société canadienne Trevali Mining, et que de son côté, le gouvernement du Burkina Faso a interdit aux membres de l’équipe de direction de la mine Perkoa de quitter le pays pendant qu’une enquête est en cours pour déterminer les causes de l’incident.
Il s’agit clairement d’une mine qui s’enrichit sur le dos des populations burkinabé sans assurer la sécurité des travailleurs et tout en faisant tout pour contrer ce que les Occidentaux appellent l’exploitation clandestine des mines.
La commune de Perkoa est le lieu d’exploitation d’une importante mine souterraine à haute teneur en zinc (environ 14 %-17 % selon les filons). Le gisement de sulfures massifs à zinc-argent-plomb d’origine volcanique est identifié en 1979.
Ce qui nous mène à poser la question suivante n’est-il pas tant à changer le code minier en Afrique ?
D’ailleurs en 2021, le gouvernement a entamé la révision du code minier.
Mais l’exemple le plus important dans ce domaine a été le code minier promulgué par l’ex-président congolais, Joseph Kabila, bien que cette démarche lui a valu sa présidence et sa mise à l’écart, n’empêche que son successeur, Tshisekedi poursuit tant bien que mal à mettre en œuvre ce code minier.
Les Burkinabés ne souhaitent pas et ne laissent pas une partie tierce piller leurs ressources et l’ont fait savoir à plusieurs reprises. D’ailleurs ce mercredi, sept personnes ont été blessées et des dizaines d’engins et véhicules incendiés dans l’ouest du Burkina Faso lors du saccage d’une importante mine d’or par des opposants à l’expulsion d’orpailleurs locaux, a annoncé mercredi le gouvernement burkinabé.
Mardi, « des manifestants ont saccagé le site minier de Houndé et causé des dégâts qui ont occasionné sept blessés », a déclaré le porte-parole du gouvernement Lionel Bilgo, à l’issue du conseil des ministres. Il a précisé que 30 véhicules, 40 motos du personnel, 10 engins ont été incendiés, ainsi que 13 magasins et 6 conteneurs.
Ce que les médias mainstream tentent de donner pour des abrutis qui détruisent les mines pour stopper les pillages, ce sont les locaux, les Burkinabés et les réels propriétaires de cette terre. Ils s’opposent aux pillages de leurs ressources naturelles et ne sont évidemment pas prêts de se laisser faire !
Africom : les USA déménagent au Somaliland !
C’est curieux cette décision de vouloir renvoyer les marines en Somalie ! « Le Pentagone envoie 500 soldats en Somalie après l’“élection” d’un nouveau président, Hassan Sheikh Mohamud. Le président Donald Trump avait retiré toutes les forces états-uniennes de ce pays. Aujourd’hui environ 40 % de la population souffre de la famine et près d’un million de personnes vivent sous la charia d’Al-Sebaab. Le nouveau soutien US pourrait être lié à la possible reconnaissance de l’indépendance du Somaliland et l’établissement de bases de l’AfriCom ». C’est encore plus curieux cette autre décision de reconnaître le Somaliland !
« L’armée américaine pourrait accéder au port et à l’aérodrome stratégiquement positionnés de l’État autoproclamé du Somaliland à Berbera, pour contrer le groupe rebelle extrémiste al-Shabab en Somalie.
C’est après que le président américain Joe Biden a signé lundi un ordre de redéployer des centaines de soldats américains en Somalie, quelques jours après que de hauts responsables du Pentagone se sont rendus à Hargeisa, la capitale du Somaliland, et ont rencontré le président Muse Bihi Abdi », lit-on dans les médias mainstream. Pourquoi les USA en ont-ils été amenés à penser à al Somalie ou le Somaliland ? Est-ce vraiment pour se battre contre Al-Qaïda qu’on sait être leurs propres créatures ? Bien sûr que non.
Certains diront qu’il y a dans la Corne de l’Afrique, Djibouti et la base chinoise puis l’Éthiopie, ce pays qui a réussi en moins d’un an à éviter une syrisation certaine et à repousser l’un des assauts hybrides les plus organisés que comptent les USA/OTAN à leur active.
Mais il nous semble que tout ceci existait déjà à l’époque de Trump et que ce regain d’intérêt pour la Somalie renvoie à d’autres soucis. S’il est vrai qu’on est en pleine Corne de l’Afrique, l’Afrique de l’Ouest n’est pas absente de cette nouvelle équation. La Somalie est choisie comme le nouveau siège de l’Africom, car le Sénégal a su le neutraliser sans même qu’il puisse tirer une seule balle...
Il est vrai que le Sénégal montre de plus en plus son détachement envers l’axe US-OTAN, et ce, aussi bien sur le plan diplomatique qu’économique. Il est vrai qu’en plus de dix ans d’existence, l’Africom qui siège à Dakar n’a jamais pu obtenir les objectifs souhaités qui étaient de transformer ce pays en une base grandeur nature des opérations de déstabilisation contre les pays de l’Afrique de l’Ouest et ceux du Sahel. Le Sénégal s’est même transformé en un lieu d’aide et de contribution au contournement des sanctions US contre les États indépendants.
Les plans d’Africom ayant échoué, l’axe US-OTAN se penche désormais sur le déplacement de la base d’Africom.
Il faut également rappeler qu’après leur fuite de l’Afghanistan, les USA avaient également demandé au gouvernement du Somaliland d’accepter des réfugiés afghans, ce qui montre encore une fois que la Somaliland a été depuis un certain temps, cible de nouveaux agissements US-OTAN.
Avec ses positions en faveur du droit des Palestiniens, les nombreuses manifestations anti-France et surtout, les dernières manœuvres politiques pour s’éloigner des rapaces occidentaux, notamment en rejoignant l’axe anti-sanction USA, il est clair que la France et les États-Unis cherchent à tout prix à trouver une nouvelle solution afin de renforcer la sphère d’influence occidentale qui planait sur le pays.
Niger : Bazoum donne des concessions à qui ?
En décembre dernier, le président nigérien, Mohamed Bazoum, avait demandé à la France d’ouvrir une enquête sur les heurts qui se sont déroulés fin novembre sur la route du convoi militaire de la force Barkhane. Selon un bilan établi par Niamey, trois personnes avaient été tuées et 17 autres blessées, dans des tirs imputés aux forces nigériennes par certains, françaises par d’autres.
Ce mercredi, RFI fait état du résultat des enquêtes :
« En novembre 2021, le passage d’un convoi de Barkhane au Niger avait conduit à des violences et à la mort de trois jeunes. L’enquête ouverte suite à ces décès n’a pas permis de dégager des responsabilités claires, mais la France et le Niger ont annoncé qu’ils allaient indemniser les victimes ».
Que signifie cette indemnisation ? Cherche-t-on à faire taire la population ?
En effet, lorsque le peuple se soulève et barre la route au convoi militaire français en l’empêchant de passer et en le poussant même à utiliser les balles réelles pour passer, cela n’a qu’une signification : la population sahélienne n’est plus décidée à rebrousser chemin, elle va avancer jusqu’à ce qu’elle obtienne le départ imminent des troupes d’occupation étrangères de son continent.
Il semblerait que le gouvernement nigérien cherche à s’acheter une liberté d’action en indemnisant la population touchée par l’attaque mentionnée et poursuivre en calme ses coopérations avec la France. En tout cas, c’est ce qui ressort des propos du président Bazoum :
« L’isolement de Bamako en Afrique de l’Ouest est une mauvaise chose pour toute la sous-région… Le G5 Sahel est mort », attaque Mohamed Bazoum qui développe : « Si ce pays était dans une situation normale, nous serions en mesure de développer notre coopération en relation avec Barkhane. » Pour le chef de l’État, les forces maliennes ne remplissent pas leur mission dans la zone « des trois frontières ». « Notre frontière avec le Mali est sous la coupe de l’État islamique au Grand Sahara. Bamako n’a pas investi les postes avancés dans cette zone. »
Dans ce long entretien au journal français, Mohamed Bazoum interpelle également directement le président français Emmanuel Macron. « Qu’attendez-vous de lui ? », interroge le journaliste : « Une présence de Barkhane plus conséquente et plus d’équipements pour nos armées. »
Mais la population sahélienne n’est plus décidée à rebrousser chemin, elle va avancer jusqu’à ce qu’elle obtienne le départ imminent des troupes d’occupation étrangères de son continent. Les populations en Afrique ont très bien compris qui est leur ennemi commun et ce soulèvement auquel on assiste n’est qu’un début !