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Il est vrai que le clan occidental avait beaucoup, et même énormément misé sur le coup d’État qui a eu lieu le 5 septembre 2021 en Guinée ! Mais contrairement à ce qui était prévu, la Guinée se dirige vers d’autres partenaires et se dirige vers de nouvelles politiques qui ne sont pas forcément celles dictées par l’axe occidental.
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Les Guinéens ont eu la France !
Il est vrai que le clan occidental avait beaucoup, et même énormément misé sur le coup d’État qui a eu lieu le 5 septembre 2021 en Guinée !
Mais contrairement à ce qui était prévu, la Guinée se dirige vers d’autres partenaires et se dirige vers de nouvelles politiques qui ne sont pas forcément celles dictées par l’axe occidental.
Premièrement et en ce qui concerne le secteur économique, dans le cadre de sa visite en Guinée, Youba Ba, ministre délégué malien chargé de l’Élevage et de la Pêche en compagnie de son homologue guinéen, a paraphé, un protocole d’accord réglementant la transhumance entre les deux États. C’était en présence des ministres guinéens chargés des Affaires étrangères et l’Administration du territoire et, côté malien, de l’ambassadeur du Mali en Guinée. Pour la circonstance, le ministre Youba Ba a, dans son discours, au nom des plus hautes autorités de la Transition, remercié les autorités guinéennes pour leur grande disponibilité ayant facilité la signature de ce protocole.
Mais ce n’est pas tout et le clan US-OTAN n’est pas au bout de ses surprises, puisque « Alpha Condé est rentré en Guinée vendredi 8 avril après un séjour aux Émirats arabes unis pour y être soigné, a annoncé la junte au pouvoir à Conakry ».
Dans son communiqué, le chef de la junte guinéenne Mamadi Doumbouya a remercié les Émirats arabes unis pour la grande attention dont l’ancien président Alpha Condé a bénéficié. Mamadi Doumbouya précise également que l’intégrité physique et la dignité de l’ancien président seront respectées conformément à son rang et à son statut.
Et dire que la force d’occupation espérait tant pouvoir exiler Alpha Condé loin de son pays afin de tenter sa chance avec le président de la transition et empêcher que le scénario malien fasse des émules en Guinée, pari perdu évidemment !
Le camp occidental n’est pas au bout de ses surprises, puisque dans une interview accordée, samedi, à Guinéenews, le porte-parole du gouvernement de la Guinée, Ousmane Gaoual Diallo, a souligné que les Guinéens sont « déçus » en lisant le communiqué des chefs d’État de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui étaient réunis à Accra au Ghana, le vendredi 25 mars, pour un nouveau sommet extraordinaire sur le Mali, la Guinée et le Burkina Faso.
Le gouvernement guinéen a fait comprendre à la Cédéao qu’« on n’évolue pas vers la démocratie sous le diktat » et a invité cette organisation à « ne pas considérer la Guinée comme un pays en guerre ou un pays en crise », car ce sont les crises qui ont abouti à la situation actuelle en Guinée.
Les Guinéens ont eu la France !
Le retour du président Condé dans le pays, une posture affirmant ne pas succomber à la pression des occidentaux et une coopération avec le Mali, les choses poussent à croire que la Guinée est timidement en train de suivre la voie que le Mali, la Centrafrique ou encore l’Éthiopie, Madagascar ou le Mozambique ont tracée. Ce qui montre que la volonté est plus forte, et que peu importe celui qui prend les rênes du pays, il a plutôt intérêt à suivre son peuple, car c’est ce qui prime aujourd’hui.
2. RDC : le code minier dérange !
Dans l’est de la République démocratique du Congo, pas de cessez-le-feu entre l’armée et les rebelles du M23. Les affrontements qui ont repris mardi se sont poursuivis ce samedi à une quinzaine de kilomètres de la cité de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu sous état de siège depuis 11 mois. L’armée tente de reprendre le contrôle des localités conquises par les rebelles.
Mais alors qu’en août dernier, des soi-disant « experts antiterroristes » ont été déployés en RDC pour ce que les médias occidentaux appelaient de « mission d’appuyer l’armée congolaise contre les Forces démocratiques alliées (ADF) », rien ne semble avoir changé et au contraire, la situation s’empire de jour en jour, donnant le prétexte aux instances internationales interventionnistes comme la Monusco de maintenir leur présence sous prétexte de l’insécurité.
De plus, l’axe occidental cherche depuis longtemps à semer le chaos en RDC via son voisin, le Rwanda. Depuis plusieurs mois, les médias stipulent que Kigali serait derrière le M23, lors de sa dernière rencontre avec les autorités rwandaises, l’ancien Envoyé spécial des États-Unis dans la région des Lacs, Péter Pham a clairement affirmé cette information et a fait comprendre que les États-Unis soutiennent l’agression de la RDC par son voisin rwandais.
« “Ravi de rencontrer son excellence Dr Vincent Biruta, ministre des Affaires étrangères du Rwanda, alors qu’il entame sa visite à Washington. Le Rwanda est un partenaire clé pour les États-Unis en Afrique, contribuant à la sécurité régionale et étant le fer de lance des efforts de développement et d’intégration économiques”, a déclaré l’ancien Envoyé spécial des États-Unis dans la Région des Lacs, Péter Pham, comme pour dire que peu importe les accusations d’agression de la RDC par les militaires rwandais, rien ne va ébranler la coopération entre les USA et la République du Rwanda », lit-on dans les médias.
Pourquoi les USA font chanter la RDC, une Amérique qui détient des forces spéciales dans le nord Kivu ?
Ce sont en effet les velléités expansionnistes qui convoitent les richissimes mines de la RDC, a poussé les Américains a provoqué Paul Kagamé qui lui, comme toujours compte à rendre service aux occidentaux suscité M23 à déstabiliser les frontières congolaises.
Il y a évidemment une raison pécuniaire derrière dans la mesure où le gouvernement Tshisekedi est peut être pro-américain, mais pas totalement anti-RDC. C’est de loin le code minier qui poserait problème.
D’ailleurs le 30 mars dernier, un colloque de deux jours s’est tenu à Sandton à Johannesburg (Afrique du Sud) sur la politique minière de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Il s’agissait d’une initiative de l’ONG Southern Africa Ressource Watch (SARW) et ses partenaires.
L’objectif était alors d’amener les pays membres de la SADC à valoriser leurs produits miniers. Une démarche qui peut contribuer au développement social et économique de ces pays. Pour cela, ces pays doivent accélérer la mise en œuvre de leur politique minière commune.
« Le code minier de 2018 interdit l’exportation des minerais à l’état brut. Les pays qui tirent le plus profit de l’exploitation minière sont ceux qui ont réussi le traitement et la transformation des minerais localement. Par exemple, au-delà d’exporter la cathode de cuivre, la RDC doit songer à produire des câbles électriques. C’est en cela que partager une politique minière commune au sein de la SADC lui offre de belles perspectives, soutiennent des experts. Ayant beaucoup de réserves de diamant, la RDC peut s’inspirer du modèle botswanais. Ce pays aujourd’hui n’exporte aucun diamant à l’état brut », lit-on dans les médias en ce qui concerne le code minier de la RDC.
Tous ces agissements deviennent encore plus significatifs quand on sait que le pétrole manque aux pays européens et que le fait de mettre des pressions sur la RDC pourrait être dans le strict objectif de piller davantage les ressources du pays.
3. Sans l’Afrique, rien n’est à sa place
L’Assemblée générale des Nations unies a donc voté, ce jeudi 7 avril 2022, l’exclusion de la Russie au cours d’une session spéciale urgente sur l’Ukraine. Par 98 votes pour, 24 contre et 58 abstentions, la suspension de Moscou prend effet immédiatement. Et dans ces votes, on voit se dessiner des positions sur le continent africain qui ne plaisent pas forcément à l’axe occidental.
D’un autre côté, la Russie a bloqué une demande du Conseil de sécurité d’avoir des enquêtes indépendantes sur le massacre présumé de Moura au Mali. La demande, rédigée par la France, avait été soumise au Conseil de sécurité vendredi, mais selon plusieurs diplomates, Moscou s’y est opposé, soutenu par Pékin.
Comment peut-on analyser cette tendance pro-axe de l’Est en Afrique ? Nous avons contacté à ce sujet Pierre Claver Nkodo, éditorialiste et directeur de la publication Horizons nouveaux, magazine international paraissant à Douala au Cameroun.