En mars 2021, les Mirage 2000 français bombardaient sauvagement une cérémonie de mariage à Bounti au centre du Mali quitte à massacrer, selon les chiffres officiels, 19 civils. Quelques mois plus tard et face à l'indignation de l'opinion publique, l'ONU, boite à outil des puissances occidentales a fait publier un rapport qui confirmait le massacre, mais le justifiait à la fois en accusant les villageois d'avoir fait entrer quatre personnes armées dans leur cérémonie.
A l'époque personne n'aurait cru que cette situation allait très rapidement changer et d'une posture exclusivement inédite. Personne n'aurait cru que quelques mois plus tard les forces d'occupation française iraient non seulement se voir contraintes de retirer leurs troupes d'une grosse partie des régions maliennes, mais encore que l'Etat malien et son armée mettraient en cause les accords militaires Mali-France.
Le Mali a frappé fort et c’est le moins qu’on puisse dire.
Mais la résistance malienne contre l’occupation française ne s’arrête pas là et cette fois-ci c’est en s'en prenant à la principale base militaire de la France au Mali que le pays sahélien prend sa revanche. Un tir de roquette a visé la base militaire française située à Gao dans le nord du Mali samedi soir, rapportent plusieurs médias.
Selon un rapport du média français France 24, la base militaire française de Gao au Mali a été la cible d’une attaque à la roquette. C’est la principale base militaire de la France au Mali.
Un militaire français a trouvé la mort dans l’attaque au mortier d'un camp militaire de Barkhane, à Gao. Il s'agit d'un membre du 54e régiment d’artillerie de Hyères. Neuf autres militaires ont été légèrement blessés.
C’est la première fois qu’une attaque a lieu contre une base française au Mali depuis leur arrivée il y a environ huit ans.
D’ici les semaines à venir, c’est la perspective d’une guerre d’attrition parsemée d’attaques anti Barkhane qui attende celle-ci et cette attaque contre la base française à Gao n’est que le premier pas de cette perspective anti Barkhane.
Luc Michel, géopoliticien et Philippe Hugon, reporter de guerre nous en disent plus à ce sujet.