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Après deux coups d’états visant le gouvernement et l’état-nation malienne, il est maintenant question de viser directement toutes les institutions malienne et en premier lieu l’armée.
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Sahel : le plan B de l'axe US-OTAN
Après deux coups d’Etats visant le gouvernement et l’Etat-nation malienne, il est maintenant question de viser directement toutes les institutions malienne et en premier lieu l’armée.
En effet, depuis que la France, marionnette des USA, a annoncé son soi-disant retrait du Sahel, on avait très bien compris que ceci était un prélude à un déploiement massif des forces américaines pour rejoindre leurs acolytes otaniens présents sous prétexte des forces de « Takuba » au Sahel.
Mais la stratégie de déstabilisation au Sahel et notamment au Mali a pris une nouvelle tournure depuis ces dernières semaines : alors qu’auparavant, la puissance colonialiste menaient des attaques contre les pays sahéliens avec au moins quelques jours d’intervalles, depuis l’entrée au Sahel des USA, ces attaques ont pris une nouvelle tournure et on constate des opérations simultanées menées à la fois contre le Burkina, le Niger et le Mali, des attaques visant les forces armées et les civils.
Les médias mainstream tentent de leur côté de ternir de plus en plus l’image de l’armée malienne et publient des articles faisant état du « mécontentement de la population » face à la situation sécuritaire du pays notamment dans le nord ! Et bien ce Nord malien que l’Occident tente depuis des années de s'emparer, a toujours résisté et rejeté une ingérence étrangère ; ces attaques simultanées visent donc à affaiblir l’armée et à s’infiltrer dans les régions du nord.
Mais un autre article de RFI attire l’attention sur ce sujet : « Les habitants du Mali vivent très mal, tout manque » dans les localités soumises aux djihadistes.
Ceci montre clairement que les dialogues nationaux et les efforts de réconciliation ne peuvent être digérés par l’axe US-OTAN et c’est en prétextant le mal être des villageois que cet axe tente de saper ces dialogues de réconciliation et donc de déployer par la suite leur forces armées afin de contrer toutes les avancées de la résistance sahélienne, que ce soit sur le plan politique que militaire.
L’objectif de tout ceci : pousser un pays comme le Mali à devenir un vecteur des opérations terroristes, de pousser le pays vers un démembrement, ou alors de construire des bases permanentes sous prétexte que les tentatives de réconciliation ont échoué.
Le projet de démembrement via le terrorisme est déjà un échec, car la réconciliation a commencé depuis un bon moment et se poursuit avec succès. L’armée nationale se renforce et continue de mener sa lutte contre le terrorisme. Elle apporte beaucoup plus de résultats lorsqu’elle opère seule que lorsqu’elle est accompagnée de Barkhane et Cie.
La résistance malienne et même sahélienne passe à l’action. Les messages sont passés, car de plus en plus de Maliens arrivent au même résultat, à savoir qu'ils sont les seuls à pouvoir libérer le Mali de l’emprise de l’Occident !
2. Éthiopie : Abiy Ahmed passe à l'acte
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed reste inébranlable et avance droit dans ses politiques qui consistent à neutraliser toutes tentatives de déclenchement de guerre civile ou interrégionales mais aussi à s’approcher davantage de l’axe de l’Est et ne plus se soumettre aux diktats occidentaux, d’où cet appel lancé par ce dernier aux civils et à « tous les Éthiopiens aptes et majeurs » pour rejoindre les forces armées et enrayer l'avancée des forces tigréennes.
Le Premier ministre a lancé un appel mardi 10 août à « tous les Éthiopiens aptes et majeurs » pour rejoindre les forces armées. Il a pour cela invoqué le « patriotisme » via son bureau. Une décision qui ne plait pas à l’axe occidental qui depuis des mois, tente via ses médias de ternir l’image de l’armée éthiopienne en l’accusant de pire, d’ouvrir la voie au ravitaillement des rebelles qui sèment la zizanie dans le pays et surtout d’étendre le conflit vers les pays voisins dont l’Érythrée et le Soudan.
En effet et à l’heure où les États-Unis et certains de leurs fidèles alliés, dont le régime français, observent avec un mécontentement non-voilé l’interaction montant en puissance entre les États africains avec la Chine et de plus en plus de nouveau avec la Russie, l’Éthiopie représente justement un nouveau casse-tête pour les Occidentaux.
L’État éthiopien est stratégique en Afrique pour bien de raisons. Deuxième plus large population du continent avec près de 110 millions d’habitants, la seule nation africaine à n’avoir jamais été colonisée, ayant été un allié africain stratégique de l’URSS durant la période de guerre froide, et que l’Occident pensait avoir mis dans son orbite d’influence à la chute de l’Union soviétique. Vraisemblablement à tort. Sans oublier que le siège de l’Union africaine (UA) se trouve justement à Addis-Abeba.
Le leader actuel de l’Éthiopie, en la personne de Abiy Ahmed, mérite également une mention spéciale. Lauréat du prix Nobel de la paix 2019, notamment pour ses actions ayant conduit à la résolution du conflit avec l’Érythrée voisine, il a été pendant un certain moment plutôt adulé dans une partie de la presse occidentale, du moment que les relations entre Addis-Abeba et les capitales occidentales restaient relativement au beau fixe. Mais les choix stratégiques sélectionnés de plus en plus en faveur de la Chine – très présente en Éthiopie sur le plan économique et dans le secteur des infrastructures – ainsi qu’en direction de l’ancien allié russe – notamment sur le plan sécuritaire – sont des éléments ayant rapidement transformé le chef d’État éthiopien en une cible d’attaques émanant de l’Occident. Aussi bien politiques que médiatiques.
Mais le grand souci, une fois encore, pour l’establishment occidental – c’est que Abiy Ahmed continue de jouir d’une popularité réellement importante auprès de la population de son pays – un pays pour rappel qui n’a pas connu la colonisation occidentale et dont la population voit très mal toute tentative d’interférence dans ses affaires intérieures. Comme c’est actuellement le cas avec l’opération sécuritaire menée par l’armée gouvernementale dans la région de Tigré.
Et les récentes mobilisations massives des citoyens éthiopiens en faveur du gouvernement, avec en prime des messages hostiles visant la politique occidentale et plus particulièrement washingtonienne, ainsi que des appels à renforcer l’alliance avec Pékin et Moscou, ne font que rajouter un peu plus d’intensité à l’hystérie occidentale.
Le mois dernier, l’Éthiopie avait d’ailleurs annoncé la signature de plusieurs accords avec la Russie en vue de renforcer la coopération militaire entre les deux pays. La ministre éthiopienne de la Défense, Martha Lewig, avait souligné que ledit accord « renforcera l’amitié de longue date établie entre l’Éthiopie et la Russie et leur permettra de poursuivre le travail en commun qu’ils mènent de manière plus étroite encore ».
Avant cela, en mars dernier, la Chine et la Russie avaient bloqué une déclaration promue par le bloc occidental au sein de Conseil de Sécurité de l’ONU visant l’opération éthiopienne dans sa région de Tigré. Accordant ainsi un soutien diplomatique de poids à Addis-Abeba.
Quant à l’Éthiopie elle-même et au-delà du soutien sino-russe et de plusieurs pays africains, la mobilisation populaire représente vraisemblablement encore une fois la meilleure réponse aux tentatives d’ingérence étasunienne et plus généralement occidentale dans ses affaires souveraines. Et face à cette mobilisation – les instruments de déstabilisation habituels allant des campagnes médiatiques du mainstream jusqu’aux cellules Soros – ne semblent pas être en mesure de pouvoir bouleverser la donne en faveur des intérêts néocolonialistes de l’establishment occidental, se référant encore à un ordre révolu et dépassé par les événements.
Avec Mikhail Gamandiy-Egorov, analyste-chroniqueur à l'agence Observateur Continental.
3. Côte d'Ivoire : retour de Gbagbo
Alors qu’il y a deux semaines, le chef de l'État ivoirien Alassane Ouattara a reçu son prédécesseur Laurent Gbagbo au palais présidentiel dans une atmosphère cordiale, lundi 9 août, M. Gbagbo a proposé la création d’un nouveau parti, laissant celui qu’il avait fondé aux mains de son ancien Premier ministre.
Que se passe-t-il en Côte d’Ivoire ? Explications avec Luc Michel, géopoliticien.