Qu’est-ce qui se cache derrière la menace de l’administration Biden d’empêcher les avions israéliens El Al Airlines d’atterrir dans les aéroports américains ? Et comment Netanyahu est-il devenu un « invité lourd » qui a perdu ses « amis », en particulier les Arabes ? S’est interrogé le rédacteur en chef du journal Rai Al-Youm, Abdel Bari Atwan dans son article daté du 14 février.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu vit dans un état d’isolement sans précédent, aussi bien sur le plan intérieur qu’extérieur, et ce, à l’approche de la tenue imminente des élections législatives à la tête de son parti Likoud. Plusieurs faits viennent à l’appui de cette affirmation :
Premièrement : Netanyahu s’est présenté ce lundi au tribunal à Qods pour répondre aux accusations de corruption, des pots-de-vin et d’abus de confiance qui pèsent contre lui.
Troisièmement : la tournée du golfe Persique qu’il a annoncé, qui devait inclure Abou Dhabi, Dubaï et Manama, a été écourtée dans une ville et de trois heures, à savoir Abou Dhabi. Elle a été reportée et peut-être annulée, car les pays du golfe Persique qui ont signé les « Accords de normalisation » ont commencé à prendre conscience de l’ampleur des pertes qu’ils subissaient, sur le plan intérieur et au niveau régional, notamment la menace de leurs ambassades dans plus d’une capitale mondiale, le rejet croissant de l’opinion publique interne et le gel des transactions d’armes.
Quatrièmement : le monarque marocain, le roi Mohammed VI, n’a pas répondu à son invitation à se rendre à Tel-Aviv, sur laquelle Netanyahu comptait beaucoup pour gagner les voix d’un million de juifs d’origine marocaine, et le président du Parlement marocain a refusé d’accepter une décision similaire ; les tentatives de Netanyahu de se rendre au Maroc ont toutes échoué.
Cinquièmement : le délai fixé par les autorités iraniennes pour que les États-Unis et leurs alliés européens lèvent intégralement les sanctions touche à sa fin (21 février), ce qui aboutira à son abandon complet de son engagement envers les dispositions de l’accord nucléaire, après quoi l’Iran irait enrichir l’uranium à des taux plafonds et expulser les inspecteurs internationaux.
Sixièmement : la menace de l’administration américaine d’empêcher les avions d’El Al d’atterrir dans ses aéroports à moins que le gouvernement israélien ne revienne sur sa décision d’empêcher les avions américains d’atterrir à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, sur la base de la réciprocité, et le début est pire ?
« Ce que nous voulons dire, c’est que Netanyahu ne bénéficie plus de l’“indulgence” dont il bénéficiait pendant les quatre années de l’administration du président américain Donald Trump, et se trouve maintenant face à une administration américaine démocrate dirigée par Joe Biden qui le considère avec indignité et le mépris. Les choses ont changé et il n’y a plus Kushner, le gendre du président Trump ni Mike Pompeo, le secrétaire d’État, plus sioniste que Netanyahu lui-même », a souligné Abdel Bari Atwan.
Rai Al-Youm ajoute que « l’arrogant Netanyahu est confronté à un isolement croissant après que la plupart de ses « amis » et « alliés », anciens et nouveaux, l’ont abandonné, et les manifestations qui assiègent le quartier où se trouve sa maison et lui demandent de s’écarter du pouvoir, prennent de l’ampleur.
« Trump a dupé Netanyahu quand il l’a trompé sur le fait qu’il réaliserait son rêve de détruire les installations nucléaires iraniennes et de changer le régime en Iran, ne laissant rien d’autre qu’un héritage de lâcheté et de mensonges, et il a quitté le pouvoir après avoir transmis l’infection de l’isolement et d’ostracisme à Netanyahu et à ses amis et à son régime », conclut l’article.