Le président français, Emmanuel Macron, est-il conscient qu'il sacrifie les intérêts de la France en comptant sur une Amérique humiliée et pitoyable ? La France a annoncé que l’Iran devrait se conformer à l’accord nucléaire s’il voulait voir les États-Unis réintégrer l’accord nucléaire de 2015.
Deux jours après l’entretien téléphonique entre le président américain Joe Biden et son homologue français Emmanuel Macron sur un éventail de sujets dont l’Iran, l’Élysée a conditionné le retour de Washington à l’accord nucléaire.
L’AFP a rapporté, sur son compte Twitter, que l’Iran devrait revenir au respect de ses propres engagements s’il voulait voir les États-Unis réintégrer l’accord nucléaire de 2015.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a réagi, dans un tweet, aux allégations de la France :
« Pourquoi l’Iran - un pays qui est resté ferme et qui a vaincu 4 ans d’un terrorisme économique américain brutal imposé en violation de la résolution du JCPOA et du CSNU - devrait d’abord faire preuve de bonne volonté ? Ce sont les États-Unis qui ont rompu l’accord - sans raison. Ils doivent remédier à leur tort ; alors l’Iran répondra. »
Le jeudi 21 janvier, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, dont le pays a échoué à remplir sa part du contrat, a appelé l’Iran à revenir « immédiatement » à ses engagements.
À noter que Joe Biden s’est entretenu, pendant les derniers jours, avec les responsables européens, dont français et allemands, au sujet de la République islamique d’Iran.
Dans la foulée, le président du Bureau de protection des intérêts iraniens au Caire a réaffirmé que les États-Unis n’étaient plus « le chef du village global », appelant le pays à balayer plutôt devant sa porte.
Nasser Kanaani, président du Bureau de protection des intérêts iraniens au Caire, a écrit dans un article publié ce mardi 26 janvier : « Trump n’a pas quitté le pouvoir sans laisser un héritage sinistre non seulement pour la nouvelle administration, mais en plus pour la nation américaine : une Amérique humiliée et pitoyable ».
Kanaani continue : « Le bras de fer entre les démocrates et les républicains sur le résultat des élections et l’occupation du Congrès par les partisans de Donald Trump – ou bien le coup d’État de Trump contre la démocratie – ont trahi la vraie nature de la démocratie à l’Américaine ainsi que l’effondrement de la société aux États-Unis ».
« Pour des renommés experts politiques, la superpuissance quitte l’Occident et se dirige graduellement vers l’Orient, d’autant plus que l’ordre mondial tend vers le changement et le répartissement du pouvoir parmi différents blocs géopolitiques », a écrit M. Kanaani.
Et d’ajouter : « Fareed Zakaria, auteur et journaliste américain, et l’Institut Brookings croient que le déclin irréversible des États-Unis a déjà commencé et que le monde entre dans une époque post-américaine ».
« Le Conseil des renseignements nationaux (National Intelligence Council) des États-Unis prévoit que ce pays restera une puissance d’ici 2025, mais il perdra sa domination ».
Nasser Kanaani a ensuite qualifié d’« irréalisable » ce que l’Europe attend des Américains : « l’Europe s’attend à ce que les États-Unis récupèrent leur rôle vis-à-vis des questions internationales alors que ce pays n’est plus une superpuissance mondiale qui peut jouer un rôle décisif dans les dossiers qu’envisagent les Européens ».
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Le diplomate iranien a ensuite appelé les partenaires régionaux des États-Unis à sortir graduellement du champ de domination politique, sécuritaire et économique américaine.