Au sommaire :
1- Affaire Zam : La France peut-elle traiter l’Iran de barbare ?
Dans son communiqué dénonçant l’exécution le 12 décembre de Rouhollah Zam pour cause d’atteinte à la sécurité nationale et collusion avec les services ennemis, le Quai d’Orsay dit :
« La France condamne avec la plus grande fermeté cette atteinte grave à la liberté d’expression et à la liberté de la presse en Iran. Il s’agit d’un acte barbare et inacceptable, contraire aux engagements internationaux de ce pays ».
Est-ce que ça relève de la protection des droits et des libertés que de collaborer avec les services de renseignement des régimes « voyous » et de défigurer volontairement la réalité aux dépens de sa propre patrie, rien que pour servir des oligarchies qui ne souhaitent qu’asservir la populace ?
Et comment qualifier les machinations de masse et les participations directes et indirectes aux tueries de masse que cela soit à travers les ventres d’armes ou autres actions malhonnêtes ? Est-ce que la France peut véritablement toujours se vanter d’être à l’origine des chartes de droits de l’Homme ?
Une petite question au passage : pourquoi Emmanuel Macron qui tient tant à libérer la parole ne montre pas l’exemple et ne laisse pas grandes ouvertes les portes de ses prisons aux « prisonniers politiques » qui sont ces manifestants de samedi contre la nouvelle loi sur la sécurité en France.
Voici à quoi ressemble la liberté d’expression en France : samedi dernier BFM-TV, TV du président Macron, a maquillé des violences policières…
« On revient un petit instant sur ces images d’un homme maculé de sang, c’est du maquillage, on vous rassure, pour l’instant pas de blessé. »
« On vous rassure »…, au mépris de la vérité ? Car la prétendue « peinture » en question apparaît bel et bien au moment d’une charge policière… Un reporter de Paris-Match évoque d’ailleurs « un manifestant au tambour et en sang [qui] crie sa colère d’avoir été blessé lors d’une charge des forces de l’ordre ». Le manifestant témoignera auprès de Révolution permanente puis de Brut avoir reçu un coup de matraque.
Mais peut-être le plateau de BFM-TV est-il trop loin du terrain…, ou trop près de la police. « On vous rassure », BFM-TV a présenté ses excuses (trois heures plus tard) : promis, on ne l’y reprendra plus…
Post-scriptum : les excuses de BFM-TV
Alors il y a une autre image que nous voulons vous montrer ce soir. Peut-être l’avez-vous vu plus tôt dans la journée, dans l’après-midi, sur notre antenne. Il s’agit d’un manifestant qui défile avec du sang sur le visage […]. Il a été évoqué sur l’antenne de BFM-TV qu’il s’agissait de maquillage en raison d’une information erronée. Il n’en était rien, cet homme a bien été frappé par des policiers pendant la manifestation. On va écouter son témoignage […] BFM-TV vous présente ses excuses pour la diffusion de cette information erronée plus tôt dans la journée sur notre antenne.
Source : acrimed.org
2-Yémen : Total entaché de crime
51 députés ont signé une lettre ouverte demandant au Quai d’Orsay de faire pression sur Abu Dhabi afin que l’Émirat cesse d’utiliser un site de Total au Yémen comme base militaire, et possiblement de prison où serait pratiquée la torture. Le député LEF François-Michel Lambert, un des signataires, revient sur l’affaire au micro de Sputnik.
Un site de liquéfaction de gaz dont l’entreprise française Total est actionnaire principal à hauteur de 40 % est utilisé par un pays étranger au Yémen, affirment 51 députés français dans une lettre ouverte à Jean-Yves Le Drian. Il s’agit du site dont l’État français a accompagné la construction avec une garantie de crédit de 216 millions d’euros. Les parlementaires affirment que le lieu abrite une base militaire ainsi qu’une prison secrète attribuée aux Émirats arabes unis (EAU).
🔴Nous ne pouvons accepter qu’un site de #Total soit utilisé par l’armée des #Émirats arabes unis comme prison secrète au cœur du drame qui se joue au #Yémen !
— Hubert J-LAFERRIERE (@hub_laferriere) December 11, 2020
Suite aux révélations de @louis_imbert du @lemondefr, mon courrier au ministre @JY_LeDrian signé par 50 parlementaires⤵️ pic.twitter.com/Z3lTRtqbY9
L’activité de l’usine a été gelée au début de la guerre, en 2015. L’installation représentait auparavant jusqu’à 45 % des recettes fiscales du Yémen et rapportait aussi d’importantes recettes à Total.
Le signataire du courrier estime que la France aurait pu faire un meilleur usage de ces 216 millions d’euros au lieu de les laisser servir les intérêts d’une puissance étrangère.
« C’est un trentième du budget du plan Hôpital. C’est de l’argent qu’on n’a pas mis dans les hôpitaux et qu’on l’on engloutit dans un projet qui n’est plus le projet originel et qui devient une prison. Dénoncer cela, c’est notre rôle de parlementaire », s’insurge l’élu.
François-Michel Lambert espère donc que la France tiendra son rang tant sur la question de la rentabilité de l’argent injecté, que sur l’aspect humanitaire qui inquiète aussi les signataires de cette lettre ouverte.
« Nous souhaitons que la diplomatie française fasse pression sur les Émirats arabes unis pour que soit rétabli l’état de droit. Le site est sur le territoire du Yémen, il est la propriété de Total, qui est l’actionnaire principal à hauteur de 40 %, et il est occupé par une force étrangère, que la France aide par ailleurs. Il est probablement occupé avec l’aide directe ou indirecte de moyens militaires français. On est dans une situation particulièrement paradoxale et je dirais, s’il n’y avait pas de drames humains, qu’elle est ubuesque », insiste notre interlocuteur.
Selon le correspondant de Sputnik, la France a un empêchement : elle est pieds et poings liées devant les pétrodollars émiratis ?
Ces demandes de parlementaires issus de l’opposition, mais venus d’horizons politiques variés, mettent pourtant l’exécutif dans une position gênante. La France cultive de bonnes relations diplomatiques avec les Émirats arabes unis, qui sont l’un des principaux clients du savoir-faire militaire français.
Le petit pays du Golfe persique était l’un des cinq principaux clients de la France en matière d’armes en 2019. Cette relation économique ne devrait pas infléchir la position de Paris dans cette affaire, estime François-Michel Lambert.
« Je pense que la fermeté peut, un temps, amener notre partenaire à être vexé et à regarder ailleurs pour acheter des armes. Mais la fermeté, c’est aussi être respecté. En n’étant pas ferme, la France donne l’idée que l’on peut lui marcher dessus et, à long terme, ça la desservira », conclut le député.
3-France : les anti-vaccins muselés...
La France de Macron est-elle un pays respecteux de la liberté d’expression ?
Le professeur Jean-Bernard Fourtillan a été arrêté le 7 décembre puis admis jeudi dernier dans un hôpital psychiatrique d’Uzès, dans le Gard. Ses défenseurs s’activent et exigent la libération de ce militant anti-vaccin. Il a été interné de force.
Jean-Bernard Fourtillan a fait récemment parler de lui en faisant partie du documentaire « Hold-Up - Retour sur un chaos ». Il y apparaît quelques minutes pour exposer sa thèse : le coronavirus a été fabriqué de toutes pièces dans les laboratoires de l’Institut Pasteur. Institut qui a d’ailleurs annoncé sa volonté de porter plainte contre le réalisateur de ce film qui prétend dénoncer les mensonges des autorités dans la gestion de la pandémie.
Source : Réseau international