Le ministère iranien des Affaires étrangères a fustigé la position adoptée par les autorités françaises envers les musulmans de France et la noble religion de l’islam, affirmant que de telles politiques ne parviendraient pas à contrer l’extrémisme, mais engendreraient plutôt la haine.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne Saïd Khatibzadeh a dénoncé samedi la position injustifiable des autorités françaises envers les offenses faites au prophète Mohammed (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) et de ses partisans. Cette mesure est loin d’être une réponse délicate au radicalisme et à la violence, et incite à la haine.
« Il ne fait aucun doute que les actes violents et provocateurs de quelques extrémistes ont pour origine une idéologie radicale et déviante du monde musulman. L’idéologie qui appartient également à des politiciens proches de l’Occident et des États-Unis ne peut en aucun cas justifier une insulte et un manque de respect envers une figure divine et vénérée par 1,8 milliard de musulmans à travers le monde », a déclaré M. Khatibzadeh.
« Décidément, la position injustifiable des autorités françaises n’est pas une réponse appropriée et prudente à l’extrémisme et à la violence... Elle suscite de plus en plus de haine », a-t-il ajouté.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne a également critiqué un certain nombre de mesures suspectes des extrémistes islamophobes dans les pays européens qui ont insulté le Coran. Il a qualifié d’inacceptables les insultes aux valeurs et aux croyances islamiques.
Dans ce contexte, l’Organisation de la coopération islamique (OCI) a condamné les tentatives des politiciens français de lier les musulmans et l’islam au terrorisme, sur fond d’islamophobie croissante en raison des politiques hostiles adoptées par la France.
L’OCI s’est dite surprise par les déclarations officielles de certains politiques français.
Cette nouvelle polémique survient alors que le maire de Béziers, Robert Ménard, a affiché les caricatures du grand Prophète de l’islam dans sa ville, « pour rendre hommage à Samuel Paty, l’enseignant assassiné, et au journal satirique Charlie Hebdo », a rapporté Algerie360.
Élu en 2014 avec le soutien du Front national, Robert Ménard a lancé une campagne affichant à travers sa ville les caricatures du Prophète de l’islam, celles-là mêmes qui ont fait la une du journal satirique français Charlie Hebdo en 2006.
« Cette campagne est un hommage à Samuel Paty et Charlie Hebdo », a-t-il écrit sur Tweeter.
Rappelons que le professeur français Samuel Paty a été assassiné après avoir montré les caricatures du Prophète de l’islam à ses élèves lors d’un cours d’éducation civique.
De son côté, Charlie Hebdo a réagi à l’annonce du maire de Béziers, en indiquant que « c’est dur d’être aimé par des cons. C’est dur d’être aimé par Robert Ménard et l’extrême droite ». Le journal n’a pas manqué de rappeler que « la une publiée il y a 14 ans vise seulement les intégristes, et non les musulmans ».