Depuis lundi, la Turquie a annoncé vouloir lancer une vaste offensive contre Idlib sous prétexte de « désarmer les terroristes Hayat Tahrir al-Cham ». Les sources turques affirment qu'il s'agit d'une clause discutée à Ankara dans le cadre des discussions Iran-Russie-Turquie. Ankara n'écarte pas la reconduction de l'opération Rameau d'Olivier qui lui a permis de s'emparer d'al-Bab. Lundi, et pour la première fois depuis des mois, des F-16 turcs ont violé le ciel syrien. La réponse syro-russe n'a pas tardé.
De lourdes attaques ont été menées contre les terroristes d'origine chinoise du Parti du Turkestan (PIT), actifs dans le sud-ouest d’Idlib. L’unité d'artillerie de l’armée syrienne a pris pour cible les terroristes du Parti du Turkestan alors qu’ils transféraient des armes et munitions de la banlieue de Jisr al-Choghour dans le sud-ouest d’Idlib vers Sahl al-Ghab dans le nord de Hama à destination des terroristes, ont annoncé les sources syriennes.
Ces frappes sont bien significatives alors que vendredi la Chine et la Russie ont apposé de concert leur veto à une résolution proposée par l'Allemagne, le Koweït et la Belgique, destinée à implanter définitivement les terroristes à Idlib. Par ce veto, la Chine a prouvé surtout qu'elle se sent directement concernée par Idlib.
Les forces de l’armée syrienne ont en effet procédé à de lourdes attaques sur l’axe des districts de Tal Wassit et Qahirah dans le nord-ouest de Hama. Un grand nombre de terroristes ont été tués et leurs équipements dont des véhicules et des motocyclettes détruits, selon les mêmes sources.
Elles ont aussi pilonné des positions du Front al-Nosra sur les axes de Kafr Awid et Maaret Hurmah dans le sud d’Idlib. Les Nosratistes étaient en train de fortifier leurs positions quand ils ont été surpris par les tirs d’artillerie lourde de l’armée syrienne. Trois de leurs positions ont été totalement détruites et un grand nombre d’entre eux ont été tués et blessés. Ces frappes affirment la volonté de l'armée syrienne et de ses alliés d'empêcher toute résurgence des terroristes dans les localités libérées.
Les sources russes ont publié toujours le lundi 23 septembre, des photos mettant en scène les forces russes maintenant leurs positions dans la ville stratégique du sud d'Idlib, Khan Cheikhoun. La semaine dernière, certaines sources proches des terroristes avaient fait état du retrait de l'armée syrienne et de la Russie en faveur de la Turquie, ce qui a été démenti par la suite.
L'annonce par Ankara d'une possible opération militaire à Idlib sous prétexte de désarmer le HTC renforce l'hypothèse selon laquelle la Turquie pourrait finir par affronter l'armée syrienne.
Lundi, les agences de presse ont affirmé que la Russie ne permettra à aucun prix qu'Idlib se transforme en une base terroriste destinée à mettre en danger les intérêts russes. Cité par SANA, le président syrien Bachar Assad qui rencontrait dimanche une délégation composée de députés syriens, a violemment critiqué la Turquie et les États-Unis pour leur soutien avéré aux terroristes et leurs efforts destinés à empêcher un retour des réfugiés syriens dans leur pays.
