Les résultats de l’élection du mardi 17 septembre dans les territoires occupés semblent indiquer que le slogan « Netanyahu: In Another League » n’était pas aussi persuasif que le Likoud l’imaginait, selon le Jerusalem Post dans un article intitulé « Est-ce Trump a fait perdre les élections à Netanyahu ? ».
« Les affiches du Premier ministre Benjamin Netanyahu et du président américain Donald Trump à Jerusalem (Qods, NDLR) et à Tel-Aviv restent maladroitement suspendues, comme les décorations de Noël de janvier ou une soukka de novembre. Mais peut-être que le hic ne vient pas du slogan mais de la relation entre Netanyahu et Trump », note le journal visiblement choqué par la défaite de Netanyahu après dix ans à la tête du gouvernement israélien.
« Avant les élections d'avril, Trump a fait en effet un cadeau à Netanyahu en reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, ce qui a joué en faveur de sa réélection. Bien que Netanyahu ait tout fait pour s'attirer la grâce de Trump, ce dernier le lui a refusé pour ce scrutin du 17 septembre même quand il a annoncé vouloir annexer la Cisjordanie. Au fait, avant cette annoncé, l'équipe électorale de Netanyahu a envoyé un message aux Américains leur demandant l'appui du président US dans cette affaire. Or cet appui ne vint pas. Pourquoi? Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la Maison Blanche n'a pas apprécié le point de presse du PM sortant Netanyahu, où il a tenté d'accuser l'Iran d'avoir produit des bombes nucléaires à Tourghozabad avant de les détruire. Les proches de Trump y ont vu une réaction paniquée de Netanyahu aux incessantes demandes de dialogue qu'il adressait à Rohani. Le spectacle anti-iranien de Netanyahu a cherché à jeter de l'ombre sur le timing de la propre campagne électorale de Trump et ce fut là un grave faux pas. »
Et le journal d'ajouter : « Au fait, si Trump s'est refusé à soutenir Bibi, c'est que ce n'est pas Netanyahu que Trump cherche à rencontrer, mais le président iranien Hassan Rouhani.
Pas de confirmation officielle non plus à l'information annoncée à peine quelques heures avant le début du scrutin du 17 septembre, sur la signature d'un pacte de défense qu’Israël demande depuis longtemps aux États-Unis. Netanyahu a fini par se contenter d’une vague promesse de Trump d’en parler la prochaine fois qu'ils se rencontreraient. Et on apprend maintenant, qu'il a décidé d'annuler sa visite à New York. »
Les électeurs potentiels ont peut-être pensé: « Si Bibi n’est plus aussi proche de Trump qu’il était auparavant, il n’est peut-être pas aussi indispensable après tout. Si Trump est à l’origine de la défaite de Netanyahu, cela prouverait encore une fois que les politiques israéliennes et américaines sont inextricablement liées ou en d'autres termes, Israël ne peut jamais agir de façon souveraine. »