Le ministre afghan des Affaires étrangères, Salahuddin Rabbani, a rencontré Alice Wells, sous-secrétaire adjointe pour l'Asie du Sud et centrale au département d'État américain. C'est au cours de cette rencontre que la partie américaine a annoncé avoir exempté le port de Tchabahar des sanctions anti-iraniennes de Washington dans un geste qualifié par les analystes de "reculade". A Tchabahar, l'Inde travaille à un vaste projet portuaire avec en toile de fond l'établissement d'une voie ferroviaire propre à transiter les marchandises en direction de l'Asie centrale via le sol afghan.
La sous-secrétaire américaine a ainsi annoncé le maintien de l’exemption du port Iranien de Tchabahar de sanctions américaines. "Tchabahar est un port régional important et il est très crucial pour le développement économique de l’Afghanistan. D'où notre décision de l'exempter des sanctions, a affirmé Alice Wells sans pouvoir pour autant tromper ceux des analystes qui y voient un geste significatif en direction de l'Inde au moment où les tensions continuent de monter entre les États-Unis et la Chine. Cette démarche s'inscrit aussi dans le droit fil d'une politique d'intimidation à l'encontre de Téhéran qui semble avoir produit les effets inverses, note l'analyste des questions internationale, joint par Presstv.
"A peine une semaine après l'annonce ultra médiatisée du déploiement du groupes aéronaval US dans le golfe Persique, des explosions ont secoué samedi le port émirati de Fujaïrah, port dont les Émirats se servent à titre de réservoir pétrolier. Les actes de sabotage qui ont visé les 7 à 10 pétroliers à Fujaïrah ont bien prouvé que la présence militaire US est une source de tension et surtout le fait que l'US Navy ne peut rien si ce n'est d'interrompre le cours normal du transit de l'énergie, ajoute l'analyste. "Les Etats-Unis n'ont aucun droit à interdire à l'Iran de vendre son pétrole ou de transiter son énergie comme ils ne peuvent pas non plus exiger à la Chine ou à la Russie de ne pas commercer avec les États de la région. Quant à l'Europe, il est extraordinaire de la voir être privé du pétrole iranien, note l'analyste.
Une information diffusée par Bloomberg évoquait mardi que l’Iran aurait exigé aux autorités européennes l’exportation de 1,5 millions barils de pétrole par jour pour rester dans l'accord nucléaire, information démentie aussitôt par le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Seyyed Abbas Moussavi : « Les revendications légitimes de l’Iran sont clairement évoquées dans la lettre du 8 mais du président iranien, adressée aux dirigeants des pays restant dans l’accord nucléaire », a affirmé Moussavi.
« Ce sont des informations qui visent à dévier l'opinion du contenu de l'accord nucléaire qui autorise la levée tout court des sanctions contre le pétrole iranien. Aborder de telles spéculations déplacées et inexactes dans les médias n’est pas non seulement constructif, mais il peut aussi entraîner la destruction de l’espace nécessaire à une diplomatie sérieuse dans la situation actuelle », a déploré le porte-parole de la diplomatie iranienne.