Le mouvement de révolte anti-système ne s’essouffle pas en France. Au 1er mai, la Macronie a même dévoilé sa nouvelle méthode de répression sans pour autant pouvoir impressionner le peuple de France qui s'est donné rendez-vous 4 jours plus tard pour un 25ème acte de colère. S'il est vrai que la dictature prend peu à peu ses quartiers en France, il n'en reste pas moins que faute de couverture médiatique digne de ce nom et de la solidarité des instances "droits de l'hommiste", peu d'information est disponible sur le sort de ces centaines, voire des milliers (sources indépendantes, NDLR) de Français qui croupissent dans les geôles du régime macronien pour "délit d'opinion".
Car, en 2109 et alors que le président de la Macronie fête sa seconde année de présidence, la France compte des centaines de prisonniers politiques. À cette différence près que les ONG, Amnesty international, HRW, la CPI, la Cour européenne des droits de l'homme ... n'en parlent pas. Il est vrai que sous le régime Macron, la répression s'est institutionnalisée et a pris pour nom " loi anticasseur". Ainsi va la démocratie qui autorise des fouilles des sacs et véhicules lors des manifestations, qui interdit les manifs, qui prévoit la création d'un fichier national des interdits de manifester, qui traite comme un délit la dissimulation du visage.
En 2017, à peine trois mois après son arrivée au pouvoir, le chef de l'Élysée a institutionnalisé la loi d'urgence, pérennisant ainsi la présence de l'armée non pas dans les casernes, mais dans la rue. Cet état de chose a ultra sécurisé le climat et sapé le principe de vivre ensemble. Avec la loi anticasseur, le schisme est définitif : les Français ne se sentent plus protégés par les forces armées en qui ils voient le bras exécutant "d'une dictature".
Le premier témoignage d'un prisonnier politique, le dénommé Thomas P. repris par Sputnik est bien révélateur. Il est l'un des centaines de personnes qui ont été interpellées et placées en garde à vue puis incarcérées. Depuis sa cellule, Thomas P. a écrit une lettre pour s'expliquer sur ses actes et sur le parcours qu'il a choisi en rejoignant le mouvement de protestation. Sa lettre, authentifiée par ses avocats, a été publiée par son comité de soutien. C'est plus une plaidoirie ne défaveur de Macron et de son régime qu'une tentative de se justifier.
Après avoir indiqué qu'il est «incarcéré à Fleury-Mérogis sous mandat de dépôt criminel» depuis près de trois mois, le jeune homme admet avoir «commis une partie des actes» et précise qu'il les «assume».
Thomas P. explique clairement les raisons pour lesquelles il a décidé de se battre aux côtés des Gilets jaunes : «J'ai vu la haine ou le vide dans leurs yeux [des policiers, ndlr], j'ai entendu leurs sommations glaçantes […]. J'ai vu les charges, les grenades et les tabassages en règle […]. J'ai vu les gens tomber, en sang, j'ai vu les mutilés […]. Et puis je n'ai plus rien vu, à cause des gaz. Tous, nous suffoquions. C'est à ce moment-là que j'ai décidé de ne plus être une victime et de me battre. J'en suis fier. Fier d'avoir relevé la tête, fier de ne pas avoir cédé à la peur.»
Il souligne que malgré les affirmations des médias, «aucun manifestant ne cherche à "tuer des flics"». Par contre, «depuis le 17 novembre, ceux qui ont menacé de sortir leur armes, ceux qui brutalisent, mutilent et asphyxient des manifestants désarmés et sans défense, ce ne sont pas les soi-disant "casseurs", ce sont les forces de l'ordre», constate le détenu politique qui dénonce par là l'entreprise de diabolisation du mouvement de protestation.
Thomas P. prend le soin également de revenir sur sa vie pour expliquer comment il a rejoint les Gilets jaunes «depuis maintenant quatre mois». «C'est le mouvement le plus beau et le plus fort que j'ai jamais vu. Je m'y suis jeté corps et âme, sans hésitation», note-t-il, rappelant que «plusieurs fois des gens sont venus vers moi pour me saluer, me remercier ou me dire de faire attention à moi». «De toute évidence, ni la matraque ni la prison ne semblent arrêter ce mouvement. Je suis de tout cœur avec celles et ceux qui continuent», indique-t-il pour conclure. Le ton est donné : l'ordre néolibéraliste a tout fait pour éviter l'émergence des "brebis galeux", de formater les Français, de tuer chez eux tout esprit de révolte: c'est le contraire qui vient de se produire.