La France essaie d’améliorer ses relations avec le Hezbollah en tant que pilier politique du Liban, a-t-on appris du site web Lebanon 24.
« Les relations entre le Hezbollah et la France, qui se limitaient auparavant à certains canaux spécifiques, se sont développées au fur et à mesure et elles ont pris, à présent, une dimension plus importante en raison de la situation actuelle. Il est aisé de constater les relations amicales entre la France et le Hezbollah au cours des derniers mois. Maintenant, toutes les coordinations et discussions à propos du Hezbollah passent par les ambassadeurs des deux pays et les deux parties organisent des rencontres régulières pour discuter des questions intérieures du Liban. Paris considère ses relations avec le Hezbollah comme un canal de dialogue entre le Hezbollah et l’Union européenne.
La France souhaite que le Hezbollah entretienne des relations amicales avec l’Union européenne, bien que sa branche militaire ait été placée sur la liste des organisations terroristes. Après que le Royaume-Uni eut inclus le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes, Mohammad Fneich, ministre libanais des Sports et de la Jeunesse et figure de proue du Hezbollah, a rencontré l’ambassadeur de France à Beyrouth. Cette rencontre montre que Paris se démarque de Londres quant à ses politiques au Moyen-Orient. Cela a même crispé les relations entre ces deux pays, car la France croit que la récente décision de Londres de placer le nom du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes pourrait porter atteinte aux relations entre Paris et l’organisation militaire la plus puissante du Moyen-Orient. Cette décision de Londres risque également de mettre en péril les échanges de données entre la France et le Hezbollah, échanges dont profitent non seulement Paris, mais en plus toute l’Union européenne : c’est grâce à ces mêmes échanges de données que la France a eu accès à une liste de combattants étrangers qui se battaient aux côtés des terroristes de Daech et qui pouvaient représenter une menace sérieuse pour la sécurité de l’Europe. C’est la raison pour laquelle Paris ne veut pas perdre ses contacts avec le Hezbollah et qu’il tente de rendre le terrain propice au développement de ses relations avec le Hezbollah.
De plus, la France souhaite récupérer sa place privilégiée sur la scène politique du Liban en renforçant ses relations avec le Hezbollah, qui fait figure de véritable pilier de ce pays. Elle sait bel et bien qu’il vaut mieux coopérer avec le Hezbollah que le combattre. Les coordinations entre Paris et le Hezbollah couvrent plusieurs domaines, dont les questions sécuritaires en Syrie et la stabilité au Liban sur les plans sécuritaire, militaire et économique.
Par ailleurs, la France craint que toute escalade au Liban n’aboutisse à un nouvel afflux de migrants vers l’Europe via la Méditerranée.
L’autre domaine dans lequel la France souhaite s’infiltrer est celui des hydrocarbures. D’où ses efforts destinés à approfondir ses relations avec le Hezbollah en tant que pilier de la politique libanaise. »