Les critiques et les protestations n’ont abouti à rien. Paris reste résolu à assister le royaume wahhabite dans ses crimes commis à l’encontre du peuple yéménite. Sans renoncer à toutes ces ventes d’armements à Riyad, dénoncée à maintes reprises au sein même de la France, la macronie continue à coopérer avec les sociétés et les industries militaires de l’Arabie saoudite. Un contrat a été récemment signé entre les deux parties pour le développement des systèmes maritimes du royaume saoudien.
Le groupe industriel français Naval Group a signé un accord de coentreprise avec les Industries militaires d’État d’Arabie saoudite (SAMI) sur la production conjointe de systèmes navals. La société saoudienne sera, avec 51 %, majoritaire dans la coentreprise.
Le protocole d’accord signé, le 17 février, en marge d’un salon international de la défense (IDEX 2019) qui se tient tous les ans à Abou Dhabi, est censé créer une entreprise commune qui construirait et développerait en Arabie saoudite des systèmes navals, selon un communiqué publié par Sami.
« La coentreprise développera, construira et assurera la maintenance de navires de guerre ce qui renforcera le potentiel militaire de la marine saoudienne », a déclaré aux journalistes le directeur de SAMI Andreas Schwer.
La France a vendu en moins de dix ans plus de 11 milliards d’euros d’armements à Riyad, un total qui permet à l’Arabie saoudite de se classer comme le second client de la France en la matière.
Des ONG et des parlementaires français ont appelé à plusieurs reprises à la suspension des fournitures militaires à l’Arabie saoudite à cause de la guerre que mène le royaume wahhabite au Yémen et à l’assassinat par des agents saoudiens en octobre à Istanbul du journaliste dissident Jamal Khashoggi.
Après l’assassinat de Jamal Khashoggi, plusieurs pays européens ont suspendu les fournitures militaires au royaume, considérant que ses dirigeants seraient impliqués dans ce crime.
D’après les données de Wikileaks, la vente de chars français aux Émirats arabes unis, ceux-là même utilisées dans la guerre au Yémen, s’est accompagné du versement de 200 millions de dollars d’argent noir sur des comptes situés dans des paradis fiscaux.
Or, le chef de l’État français a déclaré, en octobre 2018, avec un grand cynisme, que la France avait une politique extrêmement rigoureuse en matière d’armements avec une commission interministérielle de contrôle des armements, qui est présidée par le Premier ministre. « Nous ne faisons pas partie des fournisseurs sur ces matières-là, de l’Arabie saoudite justement », avait-t-il prétendu.
M. Macron, lorsqu’il démentait ces ventes d’armes colossales à l’Arabie saoudite, semblait avoir oublié les propos de sa ministre des Armées Florence Parly, laquelle avait dit, quelques mois plus tôt, que « les armes vendues à Riyad et à Abou Dhabi ne sont pas utilisées dans le massacre du peuple yéménite ».