Alors que le 14 février, Sotchi est hôte d'un nouveau sommet Russie-Iran-Turquie, les analystes jugent la situation particulièrement névralgique sur le terrain. L'armée syrienne a poursuivi lundi sa campagne militaire dans le nord-ouest de la Syrie, ciblant plusieurs zones contrôlées par les terroristes pro-Ankara dans le nord de Hama. Ce sont les repaires des terroristes près de la ville d'al-Janabah qui ont été pris pour cible. Mais les choses risquent de ne pas en rester là : l'action syrienne se complète par un volet russe, l’armée de l’air russe surveillant de près l’ouest d’Idlib où, selon Al Masdar News, les frictions sont bien palpables entre les groupes terroristes.
Selon une source à Lattaquié, des avions à réaction russes survolent de près la situation dans les régions de Jabal al-Zawiyah et de Jisr al-Chughour à Idlib où Hay’at Tahrir al-Cham (Al-Nosra) et Tanzim Hurras al-Deen se trouvent au seuil d'une confrontation. Cette dernière milice est obédience qaidiste mais elle s'est dissociée d'al Nosra. Aux dires d'Al-Masdar, l’armée de l’air russe utilise largement ses avions espions Il-20, que l’on voit généralement survoler les positions des terroristes lorsqu’une offensive est imminente ou qu’une attaque au drone a visé l’aéroport Hmeimim.
À quoi rime cette action conjuguée syro-russe?
Si une guerre venait à éclater entre les groupes terroristes dans l’ouest d’Idlib, l’armée syrienne et ses alliés russes pourraient commencer à reprendre les terres à ces groupes. L’armée syrienne a lancé, le vendredi 8 février, de vastes opérations contre les positions des groupes terroristes affiliés au Front al-Nosra dans la banlieue de la cité de Tal-Manas au sud d’Idlib.
Et la chasse aux officiers occidentaux à Manbij?
Les unités de commandos de l'armée syrienne, toujours selon al-Masdar, sont bien activées. Les unités régulières de la première division de l’armée syrienne se sont déployées à Manbij dans la banlieue nord-est de la province syrienne d’Alep à 30 kilomètres à l’ouest de l’Euphrate.
Ces unités de combat sont chargées d’observer, d’accrocher si nécessaire et d’éliminer les "officiers étrangers" qui se battent depuis longtemps aux côtés des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans l’extrême nord de la Syrie. L'information affirme que les "officiers américains" sont absents mais que les éléments ayant d'autres nationalités occidentales comme des Français, des Néerlandais ou encore des Britanniques sont bien nombreux dans les rangs des FDS.
Pour ce faire, l’armée syrienne qui a reçu le soutien des grandes tribus arabes, est également soutenue par les communautés circassiennes de la région. Parmi les Kurdes, sont nombreux ceux qui préfèrent se rallier à Damas plutôt qu’à subir la menace d’Ankara. Certaines sources évoquent aussi la présence de forces spéciales russes et tchétchènes en extrême nord de la Syrie qui suivent de très près les activités militaires US, française et celles d’autres pays de l’OTAN auprès des Forces démocratiques syriennes. Une information a aussi fait état de l'arrivée des forces militaires arméniennes dans cette région lesquelles s'engagent aux côtés de l'armée syrienne.
Au seuil de la réunion des pays membres de la soi-disant coalition anti-Daech à Washington, le porte-parole du département d’État américain a appelé, début février, les pays alliés à rapatrier des centaines de leurs ressortissants qui avaient rejoints les rangs de Daech et sont à l’heure actuelle détenus par les Kurdes en Syrie, pendant que les troupes US se retireraient progressivement du pays.