L’unité balistique des forces conjointes yéménites a tiré le mardi 30 octobre un missile sur la base militaire saoudienne dans le sud de l’Arabie saoudite.
Selon la chaîne d’information yéménite Al-Masirah, l’armée et les Comités populaires (Ansarallah) ont tiré un missile balistique de type Badr-1 en direction de la base militaire d'al-Muhaddith à Asir, au sud du territoire saoudien.
« Le missile balistique a atteint sa cible avec précision, infligeant à l’ennemi des pertes considérables », annonce une source militaire bien informée au sein des forces conjointes yéménites.
L’unité balistique de l’armée et des Comités populaires du Yémen a par ailleurs fait part du tir d’un autre missile balistique Badr-1 à la mi-octobre contre les positions de la coalition saoudienne à Zahran, dans la province saoudienne d’Asir.
Selon une autre dépêche, la base de Kahlan à trois kilomètres au nord-est de la ville de Saada a été visée à quatre reprises par les avions de chasse saoudiens. Ils ont largué leurs bombes à deux reprises sur la localité d’al-Zahir au sud-ouest de Saada.
L’artillerie lourde saoudienne a attaqué la ville de Shada à l’ouest de la province de Saada ainsi que le district de Baqem, au nord.
Une guerre au lourd bilan
Les données recueillies par ACLED, un groupe qui étudie les conflits, font état de près de 50 000 morts entre janvier 2016 et fin juillet 2018, au Yémen. Pourtant, les journalistes et les agences de secours ont souvent cité un chiffre - 10 000 personnes - pour décrire le nombre de civils tués dans la guerre.
Selon une estimation indépendante, le nombre total de Yéménites tués s’élève à 50 000.
Les USA et la France cloués au sol au Yémen
Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a appelé mardi à la cessation des hostilités au Yémen et a déclaré que les négociations censées mettre fin à la guerre devaient commencer à partir du mois de novembre.
Dans un communiqué, il a déclaré que les frappes de missiles et de drones des forces conjointes yéménites contre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis devaient cesser et que la coalition dirigée par l'Arabie saoudite devait stopper les frappes aériennes contre les zones peuplées du Yémen.
Le mois dernier, Pompeo a souligné que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis s’efforçaient de réduire le nombre de victimes civiles au Yémen.
Les trois quarts de la population du Yémen, soit 22 millions de personnes, ont besoin d’aide et 8,4 millions de personnes sont au bord de la famine.
Le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, a également plaidé pour la fin de la guerre au Yémen d’ici les 30 prochains jours.
La ministre française des Armées, Florence Parly, a confirmé hier mardi à l’antenne de BFMTV que son pays avait vendu il y a longtemps des armes à l’Arabie et aux Émirats arabes unis. Selon elle, la guerre au Yémen a déclenché une crise humanitaire sans pareille.
« Il est temps - il est plus que temps - que cette guerre cesse et il est important aussi et c'est même la priorité de la France, que la situation humanitaire s'améliore et que l'aide humanitaire puisse passer », a-t-elle déclaré. Et de poursuivre : « Et nous faisons pression sans cesse, aux côtes des Nations unies, pour qu'une solution politique soit trouvée, parce qu'en effet, cette situation militaire est sans issue. »
Le Yémen est le théâtre d’une guerre dont les victimes ne sont que les civils qui souffrent également de maladies contagieuses dont le choléra, de la famine et de la pénurie de médicaments. Les personnes atteintes de cancer sont parfois contraintes de renoncer à leur traitement.
L’Arabie saoudite et certains de ses alliés comme les Émirats arabes unis ont lancé, en mars 2015, une offensive militaire d’envergure contre le Yémen et lui ont imposé également un blocus terrestre, maritime et aérien sous prétexte de permettre le retour au pouvoir du président démissionnaire, Abd Rabbo Mansour Hadi.
Il est à noter que l’Arabie saoudite profite à plein régime des aides des États-Unis, ce qui lui permet de continuer son agression contre le Yémen.