Le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire a appelé les pays européens à protester contre le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien et à ne pas agir comme une « marionnette » de Washington.
Tout en affichant la volonté des entreprises européennes de poursuivre leurs échanges commerciaux avec l’Iran, malgré le retrait US du PGAC, le responsable français a déclaré que l’Europe ne « doit pas accepter que les États-Unis soient le gendarme de l’économie mondiale ».
Ce vendredi, le ministre français de l’Économie, cité par l’AFP, a souligné : « Il est temps que l’Europe passe des paroles aux actes en matière de souveraineté économique. Avec tous nos alliés européens, nous discutons collectivement avec les États-Unis pour obtenir des règles différentes [des exemptions, NDLR] concernant les entreprises européennes en Iran, mais il faut que nous travaillions entre Européens à la défense de notre souveraineté économique. »
Dans une autre partie de ses propos, insistant sur l’indépendance financière européenne vis-à-vis des États-Unis, le ministre français a évoqué l’existence d’« un bureau de contrôle des actifs étrangers qui permet au ministre des Finances américain de suivre les activités des entreprises étrangères qui ne respecteraient pas les décisions américaines, de les condamner et les poursuivre ». « Pourquoi ne nous doterions-nous pas en Europe du même type de bureau européen capable de regarder les activités des entreprises étrangères et de vérifier qu’elles respectent les décisions européennes ? », a-t-il suggéré.
D’après des experts économiques, les menaces formulées par le président américain Donald Trump de sanctionner les sociétés européennes faisant du commerce avec l’Iran pourraient être lourdes de conséquences pour les entreprises françaises, dont Total, Renault, Peugeot et Sanofi.
Dans ce droit fil, l’Élysée a émis un communiqué dans lequel il a annoncé que Paris déploierait tous ses efforts pour protéger les intérêts des sociétés françaises en Iran face aux menaces de Washington.
En dépit des oppositions internationales, le président américain Donald Trump, s’est retiré unilatéralement, le mardi 8 mai, de l’accord sur le nucléaire iranien signé en 2015 entre l’Iran et les 5+1 à Vienne.
Suite à cette action illégale de Washington, les autorités et les diplomates des autres pays signataires du PGAC ont lancé une série de consultations pour tenter de préserver cet accord.
Le Leader de la Révolution islamique d’Iran, l’honorable Ayatollah Khamenei, a appelé le gouvernement de M. Rohani à obtenir des garanties réelles et solides auprès des Européens pour continuer l’accord sur le nucléaire avec ses trois signataires européens.