A peine quelques jours après que le président Sissi a apprové la cession de deux îles égyptienne de Tiran et de Sanafir à l'Arabie saoudite, le roi Salmane fait une démonstration de force en s'y rendant. Des sources dignes de foi ont annoncé que le roi saoudien se rendrait la semaine prochaine dans le nord de l’Arabie saoudite pour hisser le "drapeau national saoudien" sur les deux îles égyptiennes que sont Tiran et Sanafir.
Le roi saoudien, Salman Ben Abdelaziz, se rendra la semaine prochaine dans la ville de Tabouk dans le nord saoudien pour un séjour de 12 jours. Pendant ces vacances, Salman Ben Abdelaziz devra se rendre sur les deux îles de Tiran et Sanafir que l’Egypte a récemment cédées à l’Arabie saoudite, selon le site al-Araby al-Jadeed.
Cette visite débutera à partir du samedi 31 juin et le roi saoudien hissera le drapeau saoudien sur les deux îles en question, signe de " la victoire remportée sur l'Égypte". Une cérémonie officielle retransmise en directe devrait accompagner l'événement. Le président égyptien, Abdelfattah al-Sissi a ratifié la semaine dernière l’accord sur la démarcation des frontières maritimes avec l’Arabie saoudite qui fait renoncer au Caire sa souverainété sur ces deux îles stratégiques en mer Rouge. Des mois de protestations n'ont suffi au président Sissi pour qu'il renonce à cette décision jugée " humiliante" et "anti- souverainiste" par l'opinion égyptienne.
Avant la ratification par al-Sissi, cet accord avait été adopté par le comité juridique du Parlement et puis par le Parlement à une majorité des voix. Ces deux îlots possèdent une position stratégique puisqu’ils commandent l’accès par mer vers Aqaba, le seul port jordanien, et à Eilat, le seul port israélien en direction de la mer Rouge, par lequel transite tout son commerce avec l’Extrême Orient, sans obligation de passer par le canal de Suez.
Le libre passage à travers le détroit de Tiran (13 km de large) a été par ailleurs l’enjeu de deux guerres entre Israël et l’Egypte, l’une en 1956 et l’autre en 1967. Au cours de cette dernière, c’est la fermeture du détroit par l’Egypte qui avait fourni à Israël le fameux «casus belli» politiquement nécessaire à l’ouverture des hostilités. C’est dire combien le contrôle de l’entrée du golfe d’Aqaba confère à Israël un avantage stratégique considérable.
La décision prise par le général Sissi apparaît donc à tout le moins comme un nouveau désengagement stratégique égyptien d’autant plus étonnant que, depuis 1977, l’Egypte avait accepté la démilitarisation du Sinaï.