L'abstention a battu un nouveau record pour des législatives sous la Ve République, avec près de 57%. Un record aggravé par rapport au premier tour (51,3%).
La majorité présidentielle obtiendrait 350 sièges (308 pour LRM, 42 pour le Modem). C’est moins que les premières estimations qui avaient été communiquées après le premier tour, le 11 juin. Le scrutin a été marqué par une forte abstention, à 56,6 %.
Quarante-sept millions d’électeurs étaient appelés à voter pour élire leur député, dimanche 18 juin, dans un contexte d’abstention record. Selon les dernières estimations Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions et Radio France, La République en marche (LRM), le mouvement du président Emmanuel Macron, obtient la majorité absolue.
Pour voir les résultats par parti, LRM et le Modem obtiendraient 350 sièges (308 pour LRM, 42 pour le Modem). C’est moins que les premières estimations qui avaient été communiquées après le premier tour, le 11 juin : on parlait alors de plus de 400 sièges pour LRM.
La droite (LR, UDI) obtiendrait 130 sièges (dont 17 pour l’UDI). 7 élus sont divers droite.
Le Parti socialiste et ses alliés radicaux de gauche totaliseraient 33 sièges (dont 30 pour le PS). 12 élus sont divers gauche, un élu appartient à EELV ( Europe Écologie Les Verts).
La France Insoumise et le PCF, 27 sièges (17 pour La France insoumise, 10 pour le PCF).
Le Front national disposerait de 8 sièges.
Autres : 8 sièges, dont 3 nationalistes corses.
Sur les 7 882 candidats de la semaine précédente, 1 146 étaient toujours en lice. Quatre députés seulement ont été élus dès le premier tour, conséquence de la forte abstention.
La mobilisation demandée par la droite, pour contrebalancer la mise en place de La République en marche au premier tour, ne se fait pas. Manifestement, il n'y a pas de sursaut citoyen.
Des électeurs démobilisés des partis traditionnels qui savent qu'ils n'auront pas de représentants (Front National, France Insoumise, Parti socialiste) ont choisi de laisser faire, et de ne pas choisir entre La République en marche et la droite.
Jean-Luc Mélenchon fait partie des députés de la France insoumise élus dimanche 18 juin, au second tour des élections législatives. Son mouvement aura un groupe à l'Assemblée nationale. Le candidat à la présidentielle avait donc des raisons de se réjouir après ces résultats. Et parmi elles, il a qualifié l'abstention record sous la Ve République (57%) de "bonne nouvelle". Car elle est selon lui le signe de l'intense protestation du "peuple" français devant l'offre politique qui lui était présentée et de son envie d'autre chose.
Quant au FN de la Marine Le Pen, il n'aura pas de groupe parlementaire à l'Assemblée avec ses huit sièges, mais sa présidente découvrira le Palais-Bourbon, de même que son compagnon Louis Aliot. Ils y rejoignent Gilbert Collard, réélu dans le Gard. S'il triple le nombre de ses députés, le FN échoue cependant à constituer un groupe parlementaire.
Pour la presse française, l’abstention fragilise la victoire du camp Macron.
Si les éditorialistes reconnaissent la victoire du parti de Macron au premier tour, ils la nuancent toutefois par l’abstention record.
« Les opposants au président Macron se sont, certes, démobilisés ces deux derniers dimanches, mais cela ne signifie pas qu’ils ont adopté sa vision pour la France ni qu’ils sont prêts à entériner les transformations qu’il envisage », rappelle le rédacteur en chef de La Croix, Jean-Christophe Ploquin dans l’éditorial du quotidien catholique.
Cela fait dire à Patrick Apel-Muller dans L’Humanité qu’« Emmanuel Macron détient les pleins pouvoirs à l’Assemblée, mais le pays ne les lui a pas accordés ». « Carton plein et urnes vides pour Macron », affiche ainsi à la une le journal communiste.
Dans le quotidien régional L’Union, Hervé Chabaud prévient : « les Français n’ont pas donné une carte blanche au nouveau président ». Dès lors, poursuit-il, « le gouvernement ne peut pas faire comme si la victoire était exceptionnelle. Il se doit d’être humble et méthodique pour ne pas être vite bousculé par la rue ».
Dans L’Alsace, Laurent Bodin fait valoir que le niveau de participation, tout comme le sursaut inattendu de la droite, « sonne (…) comme un avertissement » : « Il n’y a pas de blanc-seing accordé ».
Avec les médias