« À ce jour », Manuel Valls ne remplit pas les « critères » d’investiture de La République en marche.
Selon le journal français Le Figaro, le président de la Commission nationale d’investiture d’En Marche ! a affirmé que l’ancien premier ministre n’était pas « adhérent » du mouvement. « C’est à lui de gérer le temps », a-t-il lancé.
Alors que Manuel Valls a annoncé mardi qu’il souhaitait lâcher l’étiquette PS et briguer l’investiture « La République en marche » pour les législatives de juin prochain, le mouvement d’Emmanuel Macron n’a pas fait preuve d’un enthousiasme débordant à l’idée de l’accueillir. Pire, le président de la Commission nationale d’investiture du mouvement qui était l’invité d’Europe 1 ce mercredi matin a dit que l’ancien premier ministre n’était pas éligible aux critères définis par En Marche !.
Jean-Paul Delevoye, président de la commission d’investitures de la République en marche (REM), a ainsi douché ses espoirs.
« À ce jour, il n’est pas dans les critères d’acceptation de sa demande d’investiture. Et donc dans ce cas très précis, la commission nationale d’investiture ne peut pas analyser la candidature de M. Valls ; et il y aurait aussi la lecture politique. Pas sûr qu’il s’agisse là du scénario envisagé par l’ancien locataire de Matignon. »
De l’autre côté, Manuel Valls est ciblé par une procédure d’exclusion du Parti socialiste.
Citant le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, le site web du journal Chalanges a écrit ce mercredi que le cas de Manuel Valls avait été déféré devant la commission des conflits du Parti socialiste dans le cadre d’une procédure de destitution.
Ceci dit, le ralliement de Manuel Valls à Emmanuel Macron vire donc à la bérézina. Non seulement il ne peut être pour l’heure investi candidat sous la bannière la République en marche (REM), mais il est également la cible d’une procédure d’exclusion du Parti socialiste.
« Une procédure est en cours. Il est déferré devant la commission des conflits (...) Au parti socialiste, ce n’est pas comme au Front national, à En marche ! ou à La France insoumise : ce n’est pas le chef qui décide d’exclure. Il y a des procédures... », a affirmé le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, après que l’ancien Premier ministre a fait part de son intention de rejoindre la majorité présidentielle mardi.
Et si « un malheur ne vient jamais seul », il parait que dans le cas de M. Valls, les malheurs qui tombent ensemble se comblent l’un l’autre !
Car, selon l’AFP, au regard du Premier secrétaire du PS, interrogé sur une possible exclusion de l’ancien Premier ministre, « Manuel Valls ne facilite pas le boulot » en annonçant vouloir briguer l’investiture (aux législatives) du mouvement de M. Macron.
« Il va être confronté à un problème très simple : il veut aller dans La République en marche (le mouvement présidentiel de M. Macron, ndlr) et La République en marche ne le veut pas. Donc à la fin, il va se retrouver sans soutien », a-t-il poursuivi.
Jean-Christophe Cambadélis avait déjà souligné mardi qu’il était « impossible » à Manuel Valls d’avoir à la fois sa carte d’adhérent au PS et de briguer l’investiture En Marche ! aux législatives comme l’ancien Premier ministre l’avait annoncé.
Bref, la candidature de Manuel Valls pour En Marche ! aux législatives a été tuée dans l’œuf par l’équipe d’Emmanuel Macron, faute, officiellement, de remplir les critères pour les demandes d’investiture. Cette fin de non-recevoir pour l’ancien Premier ministre peut être vue comme la dernière vengeance d’Emmanuel Macron et illustre la relation tumultueuse entre les deux hommes.
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