Face aux frappes américaines menées dans la nuit de jeudi à vendredi contre la base de Shayrat, en Syrie, le monde politique français a exprimé son indignation, sa compréhension, son étonnement ou a tout simplement donné son opinion sur les vrais responsables des tirs.
Les tirs de missiles américains suivant l'attaque chimique du 4 mars ont suscité différentes réactions chez les candidats à la présidentielle française.
Ils ont été pris de court, comme les Français, par les frappes américaines en Syrie. Certains d'entre eux ont réagi dès ce vendredi matin
Marine Le Pen a été la première à réagir, invitée dès potron-minet sur France 2, la candidate du Front national, qui avait salué l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche, paraissait quelque peu gênée et "étonnée" de la décision du président américain qui fait à nouveau de son pays "le gendarme du monde", "parce que Monsieur Trump avait indiqué à plusieurs reprises qu'il n'entendait plus faire des États-Unis les gendarmes du monde et c'est exactement ce qu'il a fait hier".
Est-ce que c'est trop demander d'attendre les résultats d'une enquête internationale indépendante avant d'opérer ce genre de frappes ?
"Attaques présumées chimiques"
Nicolas Dupont Aignan se posait déjà la question de la réalité ou pas des attaques chimiques imputées à l'armée syrienne contre la ville de Khan Cheikhoun. Le candidat à la présidentielle de Debout la France, interrogé sur CNews est maintenant "inquiet", après le raid
américain sur la Syrie, car la décision du Président américain ne lui semble pas "fondée sur des faits avérés". Raison pour laquelle il "demande une vraie enquête", pour qu'on ne soit pas "dans une manipulation à l’irakienne".
Il faut dissuader Bachar al-Assad si vraiment il a utilisé des gaz, mais je ne vois pas pourquoi Bachar al-Assad aurait la folie d’utiliser des gaz alors qu’il vient de stabiliser son pays [...] Il peut y avoir des manipulations, des rebelles, il peut y avoir quantité de choses".
"Un terrible danger pour la paix"
C'est "l'embrasement" que dit craindre François Fillon. Dans un communiqué, François Fillon dit "comprendre" la riposte américaine au vu de "l'horreur de l'attaque chimique". Mais pour le candidat de la droite et du centre, qui plaide pour un dialogue avec Moscou, cette frappe américaine "ne doit pas conduire à une confrontation directe des forces occidentales avec celles de la Russie et de l'Iran. Ce serait un terrible danger pour la paix". François Fillon souhaite une enquête des Nations Unies.
Tout est de la faute de Hollande et de Merkel...
Le leader de La France insoumise, qui a toujours défendu la discussion avec Moscou, a accusé le président français et la responsable allemande de donner à Donald Trump "le pouvoir solitaire de frapper qui il veut quand il veut" en soutenant Washington contre Moscou, a-t-il réagi sur son compte Twitter.
Nathalie Arthaud a dénoncé sur BFM le bombardement américain, tous les bombardements en fait, qu'elle assimile à du "terrorisme d'état" : "Je dénonce ces bombardements américains, je dénonce les bombardements russes, je dénonce évidemment les bombardements d'Assad à l'arme chimique. C'est du terrorisme d'État qui alimente le terrorisme de Daesh". La candidate Lutte Ouvrière à la présidentielle demande "le retrait des troupes françaises du Proche-Orient, d'Afrique où finalement ils œuvrent pour des visées impérialistes. Aucun travailleur, aucun ouvrier n'a intérêt à ces interventions aux quatre coins du monde."
Bassam Tahan, analyste franco-syrien des questions internationales, Jean-Maxime Corneille, analyste politique et Luc Michel géopoliticien nous donnent plus de détails.