En Syrie, Obama semble vouloir mettre en échec Donald Trump.
Alors que le nouveau président américain dit vouloir rompre avec la politique d'Obama en Syrie, en accordant la priorité non pas au renversement d'Assad mais à la lutte contre le terrorisme, DEBKAfile, site proche des milieux du renseignement de l'armée israélienne, fait des révélations intéressantes.
À croire le site, Obama serait sur le point de préparer un coup de massue contre Trump et son équipe en Syrie :
"Plusieurs convois bourrés d'armes et d'équipements militaires américains auraient quitté ces derniers jours les bases américaines à Bagdad à destination de la Syrie. Ces armements sont destinés aux Kurdes syriens du Parti de l'union démocratique."
Selon le site, ce serait Barack Obama en personne qui aurait donné l'ordre exprès que ce ravitaillement ait lieu dans les plus brefs délais, ce qui introduit une réelle rupture dans la politique syrienne de la Maison Blanche. Depuis 5 ans, les États-Unis veillaient à ce que des armements lourds, et surtout des missiles antiaériens et antichars, ne tombent pas entre les mains des Kurdes syriens.
Toujours d'après cette source, "de nouveaux convois sont attendus dans les jours à venir pour franchir les frontières irako-syriennes et débarquer dans le nord de la Syrie, ajoute DEBKAfile. Le site pro-israélien s'interroge en ces termes : "Mais pourquoi ce changement de cap d'Obama en Syrie, après cinq ans de refus de tout engagement militaire direct ?"
Le site énumère six raisons en se référant aux "sources russes" :
1. Obama compte à tout prix jouer les trouble-fête : un accord serait sur le point d'être conclu entre Donald Trump, Vladimir Poutine et Recep Tayyeb Erdogan autour de la Syrie. En ce sens, le président sortant compte infliger son premier coup dur à Trump dans un dossier qui se promet d'être, s'il est résolu, l'un des succès retentissants du nouveau président aussi bien en termes de politique étrangère que de sécurité.
2. Les sources moscovites et ankariotes auxquelles DEBKAfile fait référence lui ont affirmé que l'accord précité devrait autoriser l'armée turque à lancer une offensive contre Raqqa à l'appui de l'aviation russe. Dans le même temps, la Russie et l'Iran intensifieraient leurs efforts pour libérer l'est d'Alep des mains des terroristes takfiristes.
3. Cet accord censé favoriser "la libération de Raqqa" devrait devenir effectif à la mi-janvier 2017, c'est-à-dire au moment où Trump s'apprête à être investi président. C'est un moment propice, car d'ici là, la bataille de Mossoul aura, elle aussi, sans doute pris fin. Trump et ses conseillers croient que le plan d'Obama pour la libération de Mossoul est un fiasco, car les forces irakiennes restent bloquées aux portes de la ville après quatre semaines d'efforts. Donald Trump chercherait donc à "libérer Raqqa" avant son entrée à la Maison Blanche, ne serait-ce que pour marquer un point face aux démocrates en ce qui concerne la lutte contre Daech. Obama aura donc tout intérêt à jouer les trouble-fête et à faire en sorte que le plan tombe à l'eau
4. Toujours à en croire DEBKAfile, Trump aurait demandé à plusieurs officiers à la retraite de surveiller de près la situation dans les provinces kurdes de la Syrie et en Irak et de l'en tenir informé.
5. Une fois dotées d'armes de fabrication américaine, les forces militaires kurdes, dont le nombre est de 45.000, sauront contrer l'armée turque et son action à Raqqa. Si Erdogan est réellement décidé à utiliser ses soldats pour mettre en échec Daech à Raqqa, le spectacle de Kurdes armés jusqu'aux dents serait en mesure de le dissuader, prévoit le plan d'Obama.
6. Les sources que cite DEBKAfile n'écartent pas la possibilité de raids aériens menés par la Russie et la Turquie contre les convois d'armes et de munitions à destination des Kurdes de Syrie, d'autant plus que tous les mouvements liés à ces convois d'armes sont repérés par les radars russes et turcs. L'équipe de Trump aurait même discuté d'un tel scénario avec Ankara et Moscou.
Le site israélien n'a évoqué aucune preuve à l'appui de cette information, se contentant de multiplier les références aux sources basées à Ankara et à Moscou.