Le secrétaire d’Etat américain a accusé jeudi l’Iran d’être impliqué dans le conflit au Yémen.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a accusé jeudi la République islamique d’Iran d’être impliquée dans le conflit au Yémen, disant que l’Arabie saoudite était le pionnier de la paix dans ce pays arabe.
« Au lieu de mettre de l’huile sur le feu, l’Iran ferait mieux de jouer un rôle positif au Yémen », a-t-il dit.
En visite à Manama, capitale bahreïnie, le secrétaire d’Etat américain dont le pays a donné le feu vert à l’offensive saoudienne contre la population yéménite, a prétendu que l’Arabie saoudite jouait un rôle de premier plan dans le rétablissement de la paix au Yémen.
Dans le même temps, l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a affirmé jeudi 7 avril que des bombes fournies par les Etats-Unis avaient été utilisées par la coalition sous commandement saoudien lors de bombardements aériens ayant tué au moins 97 civils, dont 25 enfants, sur un marché au nord-ouest du Yémen le 15 mars. L’ONU avait donné un bilan légèrement différent, évoquant au moins 119 morts et 47 blessés, dont 22 enfants.
Les deux raids sur un marché bondé de Mastaba constituent des « crimes de guerre », a ajouté l’organisation en enjoignant à l’administration américaine d’arrêter de vendre des armes à Riyad.
Le porte-parole adjoint du département d’Etat américain a réagi aux révélations de HRW sur l’implication de Washington dans les crimes de guerre de l’Arabie saoudite au Yémen, avançant que la Maison Blanche ouvrirait une enquête « si nécessaire ».
« La Maison Blanche reste préoccupée par la publication des récents rapports sur l’usage par l’Arabie saoudite des bombes « made in USA » et elle demanderait à l’Arabie saoudite de mener une enquête là-dessus ».
Répondant à la question de savoir si Washington ouvrira une enquête indépendante, Mark Toner s'est contenté de dire : « On le fera si nécessaire ».
Lors d’une enquête menée sur place le 28 mars, Human Rights Watch a découvert les fragments d'une bombe GBU-31 guidée par satellite qui se compose d'une bombe MK-84 d'un poids légèrement inférieur à 1 kilo fournie par les États-Unis, accouplée à un kit de guidage satellitaire JDAM également fourni par les États-Unis.
« L'une des frappes les plus meurtrières contre des civils depuis le début de la guerre au Yémen il y un an a été menée avec des armes fournies par les États-Unis, ce qui illustre de manière tragique pourquoi ce pays et d’autres devraient cesser de vendre des armes à l'Arabie saoudite », a déclaré Priyanka Motaparthy, chercheuse au sein de la division Urgences à Human Rights Watch.
« Les États-Unis et autres alliés de la coalition devraient clairement indiquer à l'Arabie saoudite qu’ils ne veulent nullement être impliqués dans des frappes meurtrières et illégales perpétrées contre des civils ».
Human Rights Watch a précédemment appelé les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et d'autres pays à suspendre toute vente d'armes à l'Arabie saoudite tant que ce pays n'aura pas mis fin à ses frappes aériennes illégales au Yémen, qu'elle n'enquête pas sur les allégations de violations commises et qu'elle n'oblige pas les responsables à rendre compte de leurs actes.
« Le fait de vendre des armes à l'Arabie saoudite pourrait rendre ces pays complices de ces violations », a déclaré Human Rights Watch.
Un an après le début des bombardements de Riyad contre la population yéménite, l’Arabie saoudite n’a atteint aucun de ses objectifs et ce, grâce à la Résistance de l’armée régulière et des comités populaires.
Le Yémen s'est enlisé dans un conflit inextricable et un cessez-le-feu doit entrer en vigueur dimanche à minuit, qui sera suivi le 18 avril par des pourparlers de paix au Koweït.