Les appels au retrait de la Belgique du concours de l’Eurovision se multiplient tant chez les associations que chez les instances politiques. L’association belge SOS Gaza a écrit une lettre ouverte à la RTBF et à la VRT après que l’UER (Union européenne de radio-télévision) a confirmé qu’Israël serait bien parmi les candidats.
Dans la lettre de SOS Gaza, il a été demandé à la RTBF (Radiotélévision belge de la communauté française) de boycotter le concours et à la VRT (Radiotélévision publique flamande) de ne pas le diffuser. Les deux chaînes alternent la prise en charge et l’organisation de l’événement pour la participation de la Belgique à l’Eurovision, qui aura lieu à Vienne pour l’édition 2026.
« Nous refusons que le service public participe au blanchiment des crimes d’Israël, qui voit dans ce genre de grands événements culturels l’occasion de redorer son image. La RTBF, en tant que diffuseur public belge, a la responsabilité éthique et morale de s’assurer que sa participation à l’Eurovision respecte les droits humains et promeuve la paix », a écrit SOS Gaza.
Les militants relèvent également la posture ambivalente de l’UER, organisateur du concours, qui avait refusé la participation de la Russie au début de la guerre en Ukraine. Toutefois, pour justifier la présence d’Israël au concours, l’UER a prétendu que l’Eurovision était « apolitique » et que, contrairement à la Russie, la chaîne publique israélienne Kan était indépendante d’Israël.
Sur ce dernier point, SOS Gaza a, pourtant, déclaré, que le service public israélien suit docilement le narratif approuvé par le régime de Tel-Aviv : « Le conseil d’administration de l’audiovisuel public KAN est nommé par le ministre israélien de la Communication, actuellement un partisan inconditionnel de Netanyahu. »
Jusqu’à maintenant, quatre pays ont officiellement annoncé leur retrait suite à la confirmation de la présence d’Israël au concours. Il s’agit des Pays-Bas, de l’Espagne, de l’Irlande et dernièrement de la Slovénie. En Belgique, par ailleurs, les appels au boycott étaient nombreux. Du côté des politiques belges, les partis Ecolo, le PTB, le PS et le CD&V avaient fait part de leur désaccord sur cette participation. Enfin, le syndicat CGSP Culture a aussi marqué son opposition et invité les artistes à ne pas s’impliquer.
Parallèlement, plus de 1.400 personnalités du secteur culturel ont signé la lettre de SOS Gaza.