Alors que la campagne génocidaire perpétrée par Israël à Gaza se poursuit malgré le cessez-le-feu, transformant l'enclave en un champ de ruines sous un déluge de bombes et un blocus total, le régime israélien intensifie une stratégie tout aussi systématique : réduire au silence, par la terreur et la violence, toute voix cherchant à documenter ses crimes de guerre contre le peuple palestinien.
Les forces israéliennes et des colons illégaux ont commis 57 violations et agressions contre des journalistes en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza au mois de novembre, a indiqué samedi 6 décembre le Syndicat des journalistes palestiniens (PJS).
Le syndicat a affirmé que ces violations reflètent « une escalade systématique continue visant à empêcher les équipes médiatiques d’accomplir leurs missions professionnelles ».
Dans son rapport mensuel, le Comité pour les libertés de la presse de l’organisation a précisé que ces violations incluent « des schémas dangereux visant directement le travail journalistique et mettant en péril la vie des journalistes ».
Selon le rapport, deux journalistes ont été blessés à Tulkarem et à Gaza par des balles réelles et des balles en plastique alors qu’ils couvraient des événements sur le terrain.
Les colons israéliens illégaux ont joué un rôle central dans de graves agressions enregistrées dans plusieurs zones de Cisjordanie, indique encore le rapport. Ils ont commis 22 attaques contre des journalistes, notamment en empêchant la couverture médiatique, en les poursuivant, en les frappant avec des bâtons, en leur lançant des pierres et en exhibant des armes.
Le rapport fait également état de 16 cas de détention et d’entrave au travail journalistique, six cas d’agressions physiques directes, quatre cas de confiscation d’équipements et d’effacement forcé de contenus, ainsi que deux cas où des armes ont été pointées directement sur des journalistes.
Deux cas de destruction et de confiscation de véhicules ont également été enregistrés, en plus de l’arrestation d’un journaliste, d’une perquisition de domicile et de la convocation d’un journaliste devant un tribunal.
Mohammed al-Lahham, directeur du Comité des libertés de la presse au sein du PJS, a déclaré que ces chiffres « reflètent une politique claire visant à réduire au silence les journalistes palestiniens ».
Il a appelé à une pression internationale accrue sur Israël pour mettre fin aux attaques quotidiennes et garantir une protection internationale aux journalistes palestiniens.
Depuis octobre 2023, Israël a tué plus de 70 000 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, et blessé près de 171 000 autres dans la bande de Gaza, au cours d’une guerre de deux ans qui s’est arrêtée en vertu d’un accord de cessez-le-feu le 10 octobre.
Au moins 1 088 Palestiniens ont également été tués et 10 700 autres blessés dans des attaques de l’armée et de colons israéliens illégaux en territoire occupé depuis octobre 2023. Plus de 20 500 personnes ont en outre été arrêtées.