Le mouvement de résistance palestinien Hamas a déclaré qu'il ne rendrait ses armes à un « État palestinien » que si l'occupation israélienne prenait fin totalement, soulignant que le désarmement ne pouvait avoir lieu dans un contexte d'oppression militaire et politique persistante.
Khalil al-Hayya, haut cadre du bureau politique du Hamas et principal négociateur du mouvement, a déclaré samedi que « notre arme est liée à la présence de l'occupation et de l'agression, et si l'occupation prend fin, ces armes seront placées sous l'autorité de l'État ».
Son bureau a précisé par la suite que le terme « État » fait référence à un « État palestinien » indépendant et souverain.
« Les discussions concernant les armes font toujours l’objet de pourparlers entre les différents groupes et les médiateurs, et l'accord n'en est qu'à ses débuts », a-t-il ajouté.
« Nous acceptons le déploiement de forces de l'ONU en tant que forces de séparation, chargées de surveiller les frontières et de veiller au respect du cessez-le-feu à Gaza », ajoute Khalil al-Hayya, signifiant ainsi clairement le refus de son mouvement du déploiement d'une force internationale dans la bande de Gaza qui aurait pour mission de le désarmer.
Le mouvement a toujours affirmé qu'un accord à deux États reste uniquement une étape transitoire, et que les Palestiniens conservent leur « droit historique sur toutes les terres palestiniennes ».
Commentant la situation à Gaza pendant le cessez-le-feu, al-Hayya a déclaré qu'Israël « bloque l'entrée de matériel à Gaza comme si nous étions encore en pleine guerre ».
« Nous ne sommes pas satisfaits du montant de l'aide qui entre dans la bande de Gaza et nous appelons les médiateurs à intervenir », a-t-il ajouté.
Malgré l'accord, Israël continue de violer le cessez-le-feu en limitant la livraison de fournitures essentielles et en menant des attaques récurrentes à travers Gaza.
Le ministère palestinien de la Santé de Gaza a annoncé dimanche que depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, le régime israélien a tué au moins 367 Palestiniens et en a blessé 953 autres.
Le cessez-le-feu à Gaza entre le Hamas et Israël est entré en vigueur le 10 octobre.
En échange du retour de tous les captifs israéliens, morts ou vivants, le régime israélien a accepté de libérer 250 Palestiniens condamnés à la prison à vie et 1 700 personnes enlevées à Gaza depuis le 7 octobre 2023.
Le régime israélien s'est également engagé à mettre fin à son offensive militaire et à rouvrir tous les points de passage vers Gaza, permettant ainsi un accès sans restriction à la nourriture et la circulation des civils hors du territoire assiégé. Le régime continue toutefois de bloquer l'aide humanitaire vitale.
L'armée israélienne a également violé l'accord de cessez-le-feu à au moins 591 reprises entre le 10 octobre et le 2 décembre, par ses attaques aériennes, d'artillerie et des tirs directs, selon le Bureau de presse du gouvernement à Gaza.
La deuxième phase du cessez-le-feu, proposée par le président américain Donald Trump, prévoit le désarmement des groupes de résistance à Gaza, le déploiement d'une force militaire internationale et la création d'une autorité administrative étrangère pour superviser la gouvernance quotidienne, des conditions que la Résistance a catégoriquement rejetées, les considérant comme des tentatives de Washington et du régime de Tel-Aviv d'imposer un contrôle extérieur sur l'avenir de Gaza.
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Depuis le début de l'agression génocidaire d'Israël contre Gaza le 7 octobre 2023, au moins 70 354 Palestiniens ont été tués, la plupart étant des femmes et des enfants, tandis que plus de 171 030 ont été blessés. De nombreuses victimes restent sous les décombres, les équipes de secours étant dans l'incapacité de les atteindre.