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Comme l'a averti l'Ayatollah Khamenei, les États-Unis alimentent les guerres, exploitent leurs « alliés » et les abandonnent

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par Arwin Ghaemian

« Un visage faux doit cacher ce que sait un cœur faux. » — Macbeth, acte I, scène 7.

Il est extrêmement rare, dans les relations internationales, qu’un dirigeant politique prédise avec autant de précision et de perspicacité le comportement et les intentions cachées d’une superpuissance autoproclamée.

Pourtant, le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, a prouvé à plusieurs reprises que ses déclarations étaient empreintes de sagesse et de clairvoyance. 

Dans un discours récent, l’Ayatollah Khamenei a souligné que les États-Unis poussent fréquemment leurs « alliés » à la guerre pour ensuite les abandonner, ne laissant derrière eux que dévastation et désillusion.

Ses propos percutants – qualifiant l'administration Trump d'« indigne » de diplomatie et condamnant le bellicisme de Washington – ont relancé un débat de longue date.

Face à la crise actuelle en Ukraine, alimentée par la guerre par procuration menée par l'OTAN, alliance dirigée par les États-Unis, contre la Russie, ses propos offrent une analyse réaliste et lucide de la politique étrangère américaine.

L’Ayatollah Khamenei a déclaré que les affirmations selon lesquelles Téhéran tenterait de renouer le dialogue avec Washington sont « totalement fausses ». Il a qualifié l’actuelle administration américaine d’indigne de toute diplomatie et a fermement rejeté toute possibilité de pourparlers avec les dirigeants américains dans les circonstances actuelles.

Ses remarques vont au-delà de l'Ukraine et proposent une critique plus large des conséquences destructrices des interventions militaires américaines dans diverses régions, notamment à Gaza et au Liban.

« Partout où les États-Unis sont intervenus, le résultat a été la guerre, le génocide, la destruction et le déplacement de populations », a-t-il dénoncé, dressant un bilan du complexe militaro-industriel américain.

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Ce point de vue, a-t-il expliqué, ne repose ni sur des spéculations ni sur des conjectures. Il s'est forgé au fil de nombreuses années d'expérience des sanctions américaines, des provocations militaires, des ingérences secrètes et des guerres régionales en cours, notamment la récente guerre imposée à la République islamique en juin.

Son rejet des allégations américaines s’enracine dans la longue histoire des trahisons politiques des États-Unis – depuis les derniers jours de l’ancien dictateur iranien Mohammad Reza Pahlavi jusqu’aux guerres non provoquées et injustifiées en Irak, en Syrie et en Afghanistan, et aujourd’hui ailleurs.

Un prétendu « plan de paix » en 28 points, élaboré par l’équipe de Trump, a été proposé comme une solution possible pour mettre fin au conflit russo-ukrainien, orchestré par l’OTAN. Bien que révisé ultérieurement pour y inclure des éléments supplémentaires, ce plan n'a pas encore permis de réaliser une percée entre les parties belligérantes et les alliés de l'Ukraine.

L’Ayatollah Khamenei précise que ce plan illustre la duplicité bien connue des États-Unis.

« L’Amérique a déclenché cette guerre désastreuse en Ukraine, sans obtenir le moindre résultat. L’actuel président américain avait promis de régler le problème en trois jours ; or, un an plus tard, il impose de force un plan en vingt-huit points au pays qu’il a lui-même entraîné dans ce conflit. »

Les propos du Leader de la RII incarnent sa sagesse. Il considère la proposition des États-Unis – saluée par certains partisans occidentaux – non pas comme un véritable effort de paix, mais comme un stratagème imposé aux deux parties. Selon le Leader, ces dernières subissent des pressions pour accepter des conditions qui servent les intérêts stratégiques de Washington, au lieu de résoudre véritablement la crise que Washington a contribué à créer.

L’Ayatollah Khamenei souligne que les États-Unis créent les conditions des guerres puis, dans les moments de réel danger, « trahissent leurs alliés ». L’histoire, dit-il, prouve ce schéma dangereux.

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Après l'effondrement de l'Union soviétique, les États-Unis ont exhorté l'Ukraine à renoncer à ses armes nucléaires et à faire confiance aux « assurances » américaines. Des années plus tard, l'Ukraine a été entraînée dans une guerre contre la Russie, puis contrainte de capituler. Voilà comment ils traitent leurs « alliés ».

Cette histoire n'est pas de vaines paroles, mais suit un schéma bien clair. De Saddam Hussein dans les années 1980, poussé à la guerre contre l’Iran puis abandonné, aux Kurdes délaissés en Irak et en Syrie, en passant par les alliés afghans laissés au désespoir à l’aéroport de Kaboul, et aujourd’hui aux civils ukrainiens pris au piège d’une guerre par procuration, les États-Unis ont maintes fois exposé leurs prétendus « partenaires » au danger avant de se retirer, ne leur offrant que des paroles en l’air, des sanctions et de « nouveaux plans » élaborés à la hâte.

L'impulsion soudaine donnée au « plan en 28 points » illustre une fois de plus ce cycle : lorsqu’un plan échoue, Washington l'abandonne et le remplace sans ménagement, tandis que ses alliés continuent d’en souffrir.

L’Ukraine n’est pas une exception, mais un exemple parmi d’autres d’interventions américaines désastreuses à travers le monde. Le message est clair : partout où les États-Unis interviennent, le chaos, la souffrance et la trahison des alliés s’ensuivent.

L’analyse de l’Ayatollah Khamenei dépasse le cadre des relations entre l’Iran et les États-Unis. Il rappelle que chaque intervention militaire américaine laisse derrière elle un cortège de morts, de destructions et de déplacements de population.

Il affirme que ce sont les États-Unis, et non la Russie, qui ont déclenché la guerre en Ukraine, dénonçant ainsi l’hypocrisie américaine. L’Ukraine, dit-il, n’est qu’un exemple de plus de la façon dont les États-Unis promettent leur soutien avant de finir par abandonner et se débarrasser de leurs « partenaires ».

Ainsi, ses déclarations selon lesquelles les États-Unis ne sont « pas dignes » de la diplomatie, que leurs promesses sont « de purs mensonges » et que « partout où l’Amérique est intervenue, elle en a résulté la guerre, le génocide, la destruction et le déplacement de populations » ne sont ni de simples affirmations ni des accusations.

Ce sont des observations sincères, tirées de décennies de schémas récurrents à travers le monde.

Arwin Ghaemian est titulaire d'un doctorat en histoire iranienne de l'université de Téhéran et a vécu dans des pays arabes pendant près de vingt ans. Il est spécialiste de l'histoire moderne de l'Iran et des questions socio-économiques et sécuritaires de l'Asie de l'Ouest.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV